En prélude à la visite du président de la République dans le département de Podor ce jeudi, les paysans expriment leur frustration face à leur mise à l’écart des échanges prévus lors de ce déplacement. Préoccupés par les nombreuses difficultés que traverse actuellement le secteur agricole, ils réclament d’être consultés et écoutés par les plus hautes autorités.
La visite présidentielle, qui prévoit notamment l’inspection d’un dépôt de l’union situé dans la localité, est jugée opportune, mais insuffisante selon les organisations paysannes.« C’est une bonne chose que le président descende sur le terrain pour constater la réalité. Mais il fallait aussi associer les paysans »,déplore Badara Sall, secrétaire général de l’Organisation paysanne du Sénégal.
Selon lui, les producteurs agricoles espéraient pouvoir échanger directement avec le chef de l’État pour lui exposer les multiples contraintes auxquelles ils font face, notamment la recrudescence des oiseaux nuisibles et la divagation incontrôlée des animaux dans les zones de culture.« Dans deux semaines, voire un mois, nous devons récolter. Mais aujourd’hui, les animaux errants sont déjà à deux ou trois mètres des champs. Certains y pénètrent pour boire ou se nourrir, mettant en péril nos cultures », alerte M.Sall
Cette situation, jugée critique, alimente les tensions entre éleveurs et agriculteurs. Malgré les efforts de la brigade de vigilance locale, les intrusions animales deviennent de plus en plus fréquentes. « Cela peut engendrer des confrontations graves si rien n’est fait. Nous avons saisi le sous-préfet pour qu’il prenne des mesures fortes. Sinon, le pire peut arriver à tout moment », avertit Badara Sall.
Les agriculteurs espèrent que cette visite ne se limitera pas à des visites protocolaires, mais qu’elle permettra de poser les bases d’une véritable concertation avec les acteurs du monde rural.