Réuni ce jeudi 10 avril, le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) a livré un communiqué dense, mêlant recueillement, prises de position politiques tranchées et inquiétudes sur le plan diplomatique. À travers ce message, le parti de l’ancien président Macky Sall a souhaité marquer sa présence dans un contexte national et international en mutation.
Le premier mot a été pour rendre hommage à deux figures récemment disparues. Le SEN s’est incliné devant la mémoire du Khalife général des Layènes, Cheikh Mouhamadou Makhtar Laye, saluant en lui un « homme de foi et de dialogue », respecté bien au-delà des frontières du Sénégal. Le parti a également exprimé sa profonde tristesse suite au décès de Mamadou Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel, qualifié de serviteur de l’État exemplaire.
Sur une note plus politique, l’APR a tenu à saluer la récente nomination de Macky Sall au sein du Conseil de la Fondation Mo Ibrahim. Une reconnaissance internationale que le parti considère comme une fierté nationale, tout en fustigeant les critiques émises à l’encontre de cette nomination, jugées « inélégantes » et infondées.
Le communiqué a également abordé le débat institutionnel en cours. L’APR soutient ainsi l’initiative de certains députés de contester devant le Conseil constitutionnel la loi 2025/08, adoptée le 2 avril. Le parti dit attendre une décision « conforme au droit », dans l’esprit du défunt Mamadou Badio Camara.
Mais c’est sur la situation économique et les tensions politiques internes que le ton devient plus grave. L’APR alerte sur un climat qu’il juge préoccupant : morosité économique, pertes d’emplois massives chez les jeunes, atteintes à la liberté de la presse et violences envers des activistes. Autant de signaux d’alerte qui, selon le parti, ne doivent pas être ignorés.
Le SEN dénonce également ce qu’il appelle un « acharnement » contre Mansour Faye, empêché selon lui de voyager malgré une décision de justice en sa faveur. Une situation qualifiée d’« inqualifiable » par l’APR, qui y voit une volonté de nuire à un ancien ministre et maire en fonction.
Autre revendication forte : la libération immédiate de trois députés de l’opposition – Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye – que le parti considère comme des « otages du régime » et victimes de persécutions politiques.
Enfin, sur le plan international, l’Alliance pour la Republique s’est dite préoccupé par les tensions croissantes entre l’Algérie et le Mali. Fidèle à son ancrage panafricaniste, le parti a lancé un appel au calme et à la retenue, estimant que seule la paix permettra de construire un avenir économique viable pour le continent.
Rosita Mendy