lundi, septembre 1, 2025
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Thierno Alassane Sall alerte depuis Paris : « La justice à deux vitesses est inscrite dans l’ADN de PASTEF »

En tournée en Europe, Thierno Alassane Sall, leader de La République des Valeurs, a profité de son passage sur le plateau du journal télévisé de TV5 MONDE, ce jeudi, pour livrer une critique sans concession de la situation politique et institutionnelle du Sénégal. Entre soupçons de justice sélective, inquiétudes économiques et dérives autoritaires, l’opposant n’a épargné aucun pan de la gouvernance actuelle.

Interpellé sur le renvoi devant la Haute Cour de Justice de cinq anciens ministres du régime Macky Sall, TAS n’a pas semblé surpris : « Sans aucune surprise, puisque la majorité parlementaire allait de toute façon automatiquement envoyer ces autorités devant la Haute Cour. » Il reconnaît toutefois la gravité des faits révélés par le rapport 2022 de la Cour des comptes, tout en s’interrogeant sur les motivations réelles de la démarche : « Il semble qu’il y ait comme un air de règlement de comptes. »

Il fustige au passage le traitement différencié réservé à d’autres dossiers sensibles. « Il y a d’autres rapports tout aussi accablants, comme celui du CESE en 2020, qui dorment dans les tiroirs du nouveau régime », affirme-t-il, dénonçant un silence sélectif et une absence de suite judiciaire.

Thierno Alassane Sall prend également l’exemple de la ministre Salimata Diop, citée dans un rapport pour une affaire de 40 millions FCFA, et le compare à l’affaire ONAS : « Encore plus grave, avec un véhicule de 80 millions offert au DG, immatriculé à son nom, et des accusations réciproques entre le DG et le ministre. J’avais personnellement porté plainte, sans suite. »

Au-delà de la justice, l’ancien ministre met en garde contre un climat économique délétère, qualifiant la situation actuelle de « catastrophique ». À ses yeux, les opérations de reddition des comptes seraient surtout un écran de fumée : « Ces procès servent aussi à faire croire qu’ils ont trouvé les caisses vides, pour excuser d’avance leur propre incurie. »

Le député s’en prend ensuite au fonctionnement de l’Assemblée nationale, qu’il juge plus régressive que sous l’ancienne législature. Il dénonce un refus systématique de dialogue et des méthodes anti-démocratiques : « Ils ont refusé ma proposition d’abroger la loi d’amnistie. Ils ont utilisé une loi interprétative, déguisée en loi modificative. »

Thierno Alassane Sall accuse le régime d’user d’un discours autoritaire : « Quand vous dites, depuis l’Assemblée, que vous allez réduire l’opposition à des résidus, quand vous fermez des organes de presse et arrêtez des journalistes, vous vous éloignez des principes démocratiques. »

Le leader de La République des Valeurs justifie par ces dérives le refus de son parti de participer au dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye. Selon lui, « ce dialogue vise moins à renforcer la démocratie qu’à modifier les règles électorales et verrouiller le jeu politique ».

Enfin, TAS accuse le parti au pouvoir de ne plus tolérer la moindre critique : « Des chroniqueurs sont arrêtés pour des opinions. Ils ont utilisé les réseaux sociaux et les voix critiques pour conquérir le pouvoir, maintenant ils veulent briser cette échelle. »

Dans une formule choc, il conclut : « La justice à deux vitesses est inscrite dans l’ADN et le logiciel de PASTEF. »

RM.

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