Pourtant, le bétail ne manque pas. La disponibilité des moutons a été confirmée il y a quelques jours par Dr Alpha Bâ, secrétaire d’État chargé des coopératives et de l’encadrement paysan, lors d’une visite sur place. Mais sur le terrain, les vendeurs expriment une profonde inquiétude : les clients se font attendre.
« Nous sommes inquiets. À cette période, les années passées, le marché grouillait de monde. Aujourd’hui, les clients se font rares », déplore un vendeur, assis à l’ombre de son enclos.
Cette faible affluence pousse certains commerçants à envisager d’autres stratégies pour éviter une mévente qui pourrait leur être fatale.
« Nous n’excluons pas d’aller vendre nos moutons en Gambie », confie un autre, visiblement préoccupé par la tournure des événements.
Le spectre d’un basculement vers des marchés frontaliers, jugés plus dynamiques, plane sur ce foirail historique qui risque de perdre de son prestige si la tendance se maintient. Entre incertitudes économiques, pouvoir d’achat en berne et mobilité réduite de certains clients, les causes de cette désaffection restent à approfondir.
En attendant, vendeurs et autorités locales croisent les doigts pour un sursaut de dernière minute, dans l’espoir que les acheteurs affluent avant le jour J.