Le voile se lève peu à peu sur la succession du président béninois Patrice Talon. Comme il l’avait promis à plusieurs reprises, l’actuel chef de l’État ne briguera pas un troisième mandat. Ce week-end, la majorité présidentielle a officiellement désigné Romuald Wadagni, ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, comme candidat du pouvoir à l’élection présidentielle prévue pour le 12 avril 2026.
C’est à l’issue d’une réunion stratégique entre les principales composantes de la coalition au pouvoir notamment t l’Union Progressiste le Renouveau et le Bloc Républicain que cette décision a été rendue publique. En confirmant ce choix, la mouvance présidentielle marque une étape cruciale vers une transition politique annoncée comme pacifique et encadrée.
Romuald Wadagni est l’un des plus proches collaborateurs de Patrice Talon depuis l’arrivée de ce dernier au pouvoir en 2016. Artisan de plusieurs réformes économiques majeures, il est souvent crédité de la modernisation des finances publiques, de l’amélioration du climat des affaires, et de la gestion rigoureuse de la dette. Son profil technocratique, son expérience internationale et sa loyauté envers le président sortant en font un candidat naturel aux yeux de la majorité.
Depuis plusieurs mois, le chef de l’État répétait qu’il ne modifierait pas la Constitution pour se maintenir au pouvoir au-delà de 2026. Cette désignation vient donc conforter sa posture d’homme de parole, soucieux de préserver l’ordre constitutionnel. Un geste salué par certains observateurs comme un signal positif dans une région souvent marquée par les tentations de troisième mandat.
Malgré cette apparente fluidité, le paysage politique reste tendu. L’opposition, affaiblie par plusieurs années de restrictions et d’arrestations, pourrait avoir du mal à faire entendre sa voix face à une machine électorale bien rodée. Toutefois, des figures de la société civile et des partis politiques opposés au régime pourraient tenter de mobiliser l’électorat sur des thèmes comme la démocratie, les libertés publiques ou encore la justice sociale.
À sept mois de la présidentielle, le Bénin entre dans une phase cruciale. Si la transition se poursuit dans le respect des règles démocratiques, le pays pourrait renforcer son image de stabilité dans une sous-région en proie à de multiples crises. Reste à savoir si Romuald Wadagni, le dauphin désigné, saura rassembler au-delà de la majorité actuelle pour écrire sa propre histoire politique.
