Le Premier ministre Ousmane Sonko a reçu hier lundi les représentants de l’intersyndicale de la SONATEL pour un échange qu’il qualifie lui-même de « profond » sur les enjeux structurels auxquels fait face cette entreprise emblématique du paysage économique sénégalais. Au centre des discussions : la gouvernance interne, la place du partenaire stratégique et la nécessité de préserver les intérêts du Sénégal dans un secteur aussi stratégique que les télécommunications.
Au cœur des échanges figuraient notamment les obstacles internes freinant la croissance externe de la SONATEL, ainsi que la composition jugée déséquilibrée du Conseil d’administration. Un point sur lequel Ousmane Sonko a été particulièrement clair : « La gouvernance actuelle ne reflète pas fidèlement la répartition de l’actionnariat », a-t-il déclaré, pointant du doigt un dysfonctionnement qui compromettrait à terme l’autonomie stratégique de l’entreprise.
Autre sujet de préoccupation : l’influence du partenaire stratégique minoritaire en l’occurrence le groupe Orange dans la gestion de la SONATEL. L’intersyndicale, soutenue sur ce point par le Premier ministre, s’interroge sur le manque de transparence dans la procédure de nomination du Directeur général, ainsi que sur certaines clauses contractuelles « jugées désavantageuses » pour l’entreprise. Des accords de partenariat qui, selon le chef du gouvernement, méritent d’être réexaminés à la lumière des priorités nationales.
La rencontre a également permis d’aborder le retard dans le transfert de compétences pourtant prévu de longue date, ainsi que les tensions internes menaçant l’unité et la cohésion de la SONATEL, pilier du secteur numérique sénégalais.
Face à ces multiples alertes, Ousmane Sonko a exprimé son « engagement plein et entier » aux côtés des travailleurs et des cadres de la SONATEL. Il a rappelé que la sauvegarde des intérêts stratégiques du Sénégal reste « une priorité absolue et non négociable » de son gouvernement.