Le Sénégal a franchi un pas décisif dans la reconnaissance et la valorisation de son patrimoine éducatif religieux. Sous l’impulsion du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et avec le soutien du Premier ministre Ousmane Sonko, le gouvernement a officiellement lancé, ce mercredi, les Assises nationales des Daara, une initiative inédite de dialogue autour de l’avenir des écoles coraniques.
Cette rencontre marque un tournant dans la place accordée aux daara dans le paysage éducatif national. Longtemps cantonnées en marge du système formel, ces écoles traditionnelles islamiques retrouvent aujourd’hui une légitimité institutionnelle, dans un contexte de réforme globale du secteur éducatif.
“Les daara font partie de notre identité, de notre foi, de notre histoire. Elles ont formé des générations entières, parfois dans des conditions difficiles, mais toujours avec dignité et foi”, a déclaré Moustapha Mamba Guirassy, ministre de l’Éducation nationale, via la plateforme X (anciennement Twitter).
Préserver l’héritage, préparer l’avenir
Les Assises nationales ont pour ambition de repenser le rôle des daara, en conciliant leur vocation spirituelle avec les enjeux contemporains de l’éducation : accès aux droits, qualité de l’enseignement, protection de l’enfant, et ouverture sur le monde. L’objectif affiché est clair : préserver l’âme des daara, tout en leur permettant d’évoluer avec leur temps.
Pour cela, l’État mise sur une approche participative, impliquant les principaux acteurs du monde coranique : borom daara (maîtres coraniques), ndëyu daara (femmes éducatrices), ndongo daara (élèves), familles religieuses, ainsi que des experts en éducation.
Entre tradition et modernité
Cette initiative s’inscrit dans une volonté politique forte de réconcilier tradition et modernité, foi et innovation. Elle vise à intégrer les daara dans une vision pluraliste de l’éducation, où chaque modèle d’apprentissage — académique, religieux, professionnel — a sa place, son rôle et sa dignité.
Plus largement, ces assises s’insèrent dans le chantier ambitieux de réforme du système éducatif sénégalais, entamé par les nouvelles autorités, avec pour mot d’ordre l’inclusion, la qualité et la souveraineté éducative.