L’indignation est grande après la diffusion de vidéos montrant des élèves du collège Saint-Antoine de Padoue à Ziguinchor exécutant une danse jugée obscène, en tenue indécente, lors d’une activité du Foyer Socio-Éducatif (FOSCO). Les images, rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux, ont déclenché une vague de réactions dans l’opinion publique et au sein des milieux éducatifs. Invité de notre rédaction, Abdoulaye Fané, président de l’Union Nationale des Parents d’Élèves et d’Étudiants du Sénégal (UNAPES), a exprimé sa consternation et a appelé à des mesures fermes pour faire face à ce qu’il qualifie de « dérives graves » au sein des établissements scolaires.
« Il faut des sanctions pour restaurer la crédibilité de l’école »
« Ce qui s’est passé à Ziguinchor est extrêmement regrettable. Ce n’est pas la première fois : un incident similaire s’est produit il y a environ trois mois à Louga, et des mesures avaient été prises pour suspendre ce genre d’activités », rappelle M. Fané. Il déplore que les mêmes comportements refassent surface, cette fois dans un collège catholique, sous l’œil passif de l’encadrement.
Le président de l’UNAPES insiste sur la nécessité d’une culture de la sanction : « Il faut des sanctions, qu’elles soient positives ou négatives. Ce pays ne peut avancer sans responsabilisation claire. » Il s’interroge également sur l’absence de réaction du corps enseignant et administratif alors que les faits se sont déroulés dans l’enceinte même de l’école.
Les parents interpellés !
Au-delà de l’institution scolaire, les familles sont également pointées du doigt. « Tout enfant vient d’une cellule familiale. Il est légitime de se demander si l’éducation transmise à la maison est en phase avec les valeurs que nous voulons porter en tant que société », affirme M. Fané.
Il appelle ainsi les parents à un examen de conscience collectif : « Certains élèves n’assistent même pas à ce genre de manifestations, encore moins y participent. Il faut en tirer des leçons. »
Réformer les FOSCO
Concernant les FOSCO eux-mêmes, le président de l’UNAPES ne prône pas leur suppression. Bien au contraire, il milite pour une réorganisation rigoureuse de ces activités. « Ce sont des espaces qui peuvent jouer un rôle important dans l’éveil culturel, artistique et civique des élèves. Mais il faut les encadrer. Ce sont des adolescents, ils ont besoin de repères. »
M. Fané propose que les programmes des FOSCO soient élaborés en amont, validés par l’administration scolaire, et mis en œuvre sous surveillance stricte. Il suggère également d’étendre ces activités sur toute l’année scolaire au lieu de les concentrer sur quelques jours, afin d’éviter les débordements liés à un effet de « lâcher-prise ».
Pour aller plus loin, l’UNAPES propose l’organisation d’une journée nationale de réflexion sur les activités socio-éducatives. Objectif : concevoir un programme standardisé, applicable dans toutes les régions du pays, et éviter les improvisations dangereuses.
« Le ministère de l’Éducation doit aller au-delà des simples circulaires. Il faut un programme clair, structuré, encadré, et surveillé. C’est ainsi qu’on pourra préserver l’école et ses valeurs », conclut Abdoulaye Fané.