Le Sénégal franchit une étape importante dans la modernisation de son système de santé. Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a présidé ce lundi à Dakar l’atelier de validation politique du cadre de mise en œuvre de la santé digitale, un dispositif stratégique inscrit dans le cadre du Projet d’accélération de l’économie numérique (PAENS).
Face à un parterre d’acteurs nationaux et internationaux, dont le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Jean-Marie Vianny Yameogo, le représentant de la Banque mondiale, Éric Dunand, et la présidente de la Commission santé de l’Assemblée nationale, Khady Sarr, le ministre a souligné l’urgence d’une meilleure coordination dans ce secteur en pleine mutation.
« Cette étude sur le cadre de la santé digitale a mis en lumière la nécessité urgente d’un cadre juridique renforcé pour garantir la protection des données de santé », a déclaré M. Sy.
Le ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement sénégalais à accélérer la transformation numérique du secteur sanitaire, un axe stratégique aligné sur l’agenda de transformation du pays à l’horizon 2050, porté par le Président Bassirou Diomaye Faye et soutenu par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Ce dernier a d’ailleurs instruit l’extension à l’échelle régionale du Dossier patient informatisé (DPI), initialement déployé à titre pilote dans les hôpitaux Abass Ndao (Dakar), Thierno Birahim Ndao (Kaffrine), ainsi que dans les structures de santé HLM Fass et Khadim Rassoul (Dakar).
Vers une loi sur la santé numérique
Dans une volonté d’harmoniser les nombreuses initiatives en cours, souvent éparpillées entre les acteurs publics et privés, le ministre a annoncé que le projet de loi sur la santé numérique est en cours de finalisation, pour une troisième transmission au Secrétariat général du gouvernement. Ce texte devrait poser les bases juridiques d’un écosystème numérique sécurisé et performant dans le domaine de la santé. Il a également invité les collectivités locales à jouer un rôle actif, en investissant dans les infrastructures numériques : connectivité, équipements informatiques, et financements ciblés. « Ces spécifications techniques normalisées seront proposées pour guider les décisions en matière d’investissement », a-t-il précisé.
Une vision inclusive et intégrée
Selon l’OMS, la santé numérique regroupe l’E-santé, la santé mobile, la télésanté et la gestion intelligente des données de santé. Le projet PAENS prévoit, à partir de 2025, l’extension du Dossier patient informatisé dans six nouvelles régions, renforçant ainsi la couverture et l’efficacité du système de santé national.
Le ministre a lancé un appel à l’ensemble des parties prenantes – élus, partenaires techniques, société civile et secteur privé – pour soutenir cette transition numérique inclusive, destinée à offrir des services de santé plus accessibles, efficaces et équitables à tous les Sénégalais.
