Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) hausse le ton. Son Secrétaire général, Me Aya Boun Malick Diop, dénonce un blocage délibéré de la revalorisation statutaire des greffiers et assistants de greffe et de parquet. Une situation qu’il qualifie sans détour de « fraude administrative » et de « sabotage institutionnel inadmissible ».
Selon le syndicaliste, deux décrets validés depuis 2018 en Conseil des ministres ont été purement et simplement remplacés par d’autres textes, sans l’aval du président de la République. « Ces décrets ont été substitués en catimini par des textes frauduleux, introduisant des conditions nouvelles et non prévues. Une manœuvre opérée à l’insu du chef de l’État », a-t-il affirmé mardi sur les ondes d’iRadio.
Le Sytjust accuse une poignée de juristes de la fonction publique d’être à l’origine de ce blocage, en s’appuyant sur des avis juridiques contestés, dépourvus selon Me Diop de toute base légale. « Depuis six ans, malgré les alertes et les tentatives de rectification, ces pratiques illégitimes persistent », déplore-t-il.
Pour le syndicat, l’enjeu dépasse les revendications professionnelles. Il s’agit, insiste Me Diop, du respect de la parole de l’État et de l’intégrité des institutions. « Le président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions, ne peut rester silencieux face à une telle dérive. Ce que nous demandons, ce n’est pas un privilège, mais l’application d’une décision gouvernementale déjà actée », soutient-il.
Le Sytjust appelle ainsi à une réaction rapide des autorités pour mettre fin à cette injustice. « Le moment est venu de réparer ce tort, par loyauté républicaine et par attachement aux principes de l’État de droit », conclut Me Aya Boun Malick Diop.