À l’heure où la transparence dans la gestion publique s’impose comme un impératif national, l’Administration pénitentiaire affiche sa volonté d’exemplarité. Réunis à l’École nationale d’Administration pénitentiaire (ENAP), directeurs régionaux, responsables d’établissement et comptables des matières ont pris part à un atelier de formation stratégique sur la comptabilité des matières, organisé sous l’égide de la Direction générale de l’Administration pénitentiaire (DGAP).
Ce rendez-vous, marqué par la présence de hauts responsables du secteur, vise à renforcer les compétences techniques des agents en charge de la gestion des biens publics, dans un esprit de rigueur, de responsabilité individuelle et de redevabilité collective. Il s’inscrit dans une dynamique de professionnalisation continue, au cœur du programme de réforme mené par l’Inspecteur Aliou CISS, Directeur général de l’Administration pénitentiaire.
Dans son adresse inaugurale, le Directeur général a rappelé que la comptabilité des matières constitue désormais « la clé de voûte d’un service public pénitentiaire performant », insistant sur son rôle dans la consolidation de la bonne gouvernance. Pour lui, la gestion rigoureuse du patrimoine de l’État n’est pas seulement une obligation administrative, mais un acte de civisme et de loyauté républicaine.
Au-delà des aspects techniques abordés durant la session – tenue des registres, traçabilité des biens, respect des normes réglementaires –, cette formation engage aussi les participants sur le terrain de l’éthique. Le Directeur général a tenu à ancrer l’action des agents dans les valeurs de « jub, jubal et jubanti », principes sénégalais d’intégrité, d’honnêteté et de fidélité à l’intérêt général. « Cela relève de la morale et de l’éthique, qui doivent être des valeurs à ne point bafouer quelles qu’en soient les circonstances », a-t-il martelé.
L’enjeu dépasse la simple comptabilité. Il s’agit de bâtir une chaîne de responsabilité claire et assumée, dans laquelle chaque agent devient garant d’une utilisation optimale et conforme des ressources matérielles. Cette exigence de traçabilité, de concordance et de transparence s’inscrit pleinement dans les standards modernes de gestion publique.
L’atelier a également mis en lumière le rôle déterminant de l’ENAP dans cette dynamique. L’Inspecteur Mbaye Sarr, Directeur de l’établissement, a rappelé que la formation continue est l’un des piliers essentiels de la gouvernance pénitentiaire. Sous son impulsion, l’école s’impose comme un levier stratégique de montée en compétence et d’élévation du niveau d’exigence professionnelle au sein de l’institution.
En saluant le dynamisme de l’ENAP, le Directeur général a souligné l’importance de disposer d’un personnel « conscient du sacerdoce que représente la fonction pénitentiaire », et formé pour répondre aux défis croissants liés à l’éthique, à la gestion et à la sécurité.
Cette session marque ainsi un tournant dans l’institutionnalisation d’une culture de rigueur administrative. Elle affirme la volonté de l’Administration pénitentiaire de se positionner comme un modèle de gestion vertueuse, où chaque agent est appelé à être un maillon fort de l’édifice républicain.