Au cœur du dossier, des dépôts à terme estimés à plus de 141 milliards de FCFA, retirés avant échéance sans reversement au Trésor public. La Cour pointe directement d’anciens ministres des Finances ainsi que des hauts fonctionnaires du Trésor. Autre point sensible : l’affaire des Certificats nominatifs d’obligation (CNO), évaluée à près de 547 milliards FCFA, qui met en lumière une gestion opaque et un suivi défaillant.
Selon des sources proches du dossier, Abdoulaye Daouda Diallo a déjà été entendu par les enquêteurs, malgré son privilège de juridiction. Amadou Bâ et Birima Mangara pourraient suivre. Toute mise en accusation devra toutefois passer par l’Assemblée nationale avant un éventuel procès devant la Haute Cour de justice.
L’enquête a également révélé l’existence de 63 comptes bancaires ouverts en dehors du cadre budgétaire, répartis dans plusieurs établissements financiers, du Trésor public à diverses banques commerciales. Un puzzle financier que la DIC s’attèle à reconstituer, pièce par pièce, pour établir les responsabilités.
Ce vaste chantier judiciaire marque un tournant dans la politique de reddition des comptes voulue par les nouvelles autorités. Les prochains mois pourraient être décisifs pour certains plusieurs figures de l’ancien régime.