D’après le procureur de la République, Oumar Braman Koné, Alino Faso « s’est pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet ». Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ce suicide, a précisé le magistrat.
Interpellé le 10 janvier dernier à Abidjan, Alino Faso était poursuivi pour des faits graves : « intelligence avec des agents d’un État étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels ». Une accusation qui, dans le contexte régional actuel, résonne comme un signal d’alerte.
Selon des sources sécuritaires citées en janvier, le défunt entretenait des liens avec les BIR-C (Bataillons d’intervention rapide de la communication), un réseau de cyberactivistes burkinabè réputé pour son soutien à la junte au pouvoir à Ouagadougou et son agressivité envers les détracteurs du régime. Les BIR-C sont régulièrement accusés d’orchestrer une propagande en ligne destinée à influencer l’opinion publique et à déstabiliser les adversaires régionaux.
Alino Faso aurait aussi été en contact avec Ibrahima Maïga, influenceur burkinabè résidant aux États-Unis, dont les prises de position virulentes contre les autorités ivoiriennes avaient récemment attiré l’attention d’Abidjan. Ces connexions ont sans doute contribué à alourdir les soupçons pesant sur le restaurateur.
Installé en Côte d’Ivoire depuis 2021, Alino Faso avait ouvert un établissement de restauration à Abidjan tout en conservant des attaches fortes avec le Burkina Faso. En octobre 2024, il avait notamment organisé à Ouagadougou un festival en hommage aux forces de sécurité et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), une milice civile engagée contre les groupes jihadistes.