Dakar, le 11 juin 2025 – Sersy Group
Selon des sources judiciaires, les propos reprochés à M. Diakhaté auraient été tenus sur les réseaux sociaux et lors de déclarations publiques jugées diffamatoires à l’endroit du président de la République, SEM Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Ce procès, qui s’annonce très suivi, intervient dans un contexte politique marqué par des débats autour de la liberté d’expression et du respect des institutions. Moustapha Diakhaté, connu pour ses prises de position tranchées, avait ces dernières années multiplié les critiques envers les pouvoirs successifs, y compris ceux qu’il avait jadis soutenus.
Ses avocats dénoncent une « arrestation arbitraire » et entendent plaider la liberté d’opinion, estimant que leurs propos relèvent du débat démocratique.
L’article 254 du Code pénal, qui sanctionne l’offense au chef de l’État, est régulièrement critiqué par les défenseurs des droits humains et les organisations de la société civile. Pour nombre d’observateurs, son application va à l’encontre des engagements internationaux du Sénégal en matière de liberté d’expression.
Ce procès est donc loin d’être anodin. Il pose une fois de plus la question de la frontière entre liberté d’expression et protection des institutions républicaines. À l’heure où la démocratie sénégalaise cherche à se consolider dans un nouvel élan, ce dossier pourrait faire jurisprudence.
Le rendez-vous est donc pris pour le 18 juin au tribunal des flagrants délits de Dakar, où se jouera une partie du débat démocratique national.