dimanche, mai 25, 2025
spot_imgspot_imgspot_imgspot_img

Médias au Sénégal : une réforme d’ampleur pour assainir et protéger la liberté de la presse

Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a publié, ce vendredi, un rapport mettant en lumière les grandes lignes de la réforme engagée dans le secteur de l’information et de la communication au Sénégal. Objectif : assurer un environnement médiatique plus libre, plus responsable et mieux encadré.

Fruit d’une étude menée d’avril 2024 à avril 2025, ce rapport dresse un état des lieux du paysage médiatique national et propose des pistes concrètes pour le faire évoluer. Il met en avant les « importantes initiatives » du ministre en charge, Alioune Sall, visant à moderniser le cadre légal régissant les médias, tout en garantissant la liberté de la presse, la protection des consommateurs et le respect des droits des travailleurs du secteur.

« Cette réforme du secteur des médias, engagée par le gouvernement sénégalais sous la nouvelle mandature, marque une étape cruciale vers un cadre médiatique plus équilibré et adapté aux défis actuels », a déclaré le ministre Alioune Sall, cité dans le rapport.

Le ministère entend s’attaquer frontalement aux dérives relevées dans le secteur, notamment à travers une amélioration du cadre réglementaire. Cette modernisation, opérée en concertation avec les professionnels des médias, vise à mieux encadrer les contenus diffusés, lutter contre la désinformation croissante et garantir une information intègre, fiable et au service de l’intérêt général.

Le rapport rappelle que la réforme s’articule autour d’un double impératif : préserver la liberté de la presse tout en renforçant les mécanismes de contrôle et de régulation. « L’objectif reste de construire un écosystème médiatique dynamique, respectueux des droits fondamentaux et au service de l’intérêt général », précise-t-on.

Recensement des médias : des chiffres préoccupants

Dans le cadre de cette réforme, un vaste travail de recensement des médias opérant au Sénégal a été lancé par le ministère. Ce travail de vérification vise à s’assurer de la conformité des organes de presse aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.

Sur les 639 demandes de certification reçues, seuls 258 médias ont été reconnus conformes au Code de la presse, a fait savoir Habibou Dia, directeur de la Communication. Pire encore : sur environ 600 entreprises de presse évaluées, près de 400 ne respecteraient pas les normes légales. Parmi les irrégularités relevées : absence d’autorisation pour les structures audiovisuelles, défaut de couverture sociale (IPRES, IPM), et non-paiement des impôts.

Ces chiffres révèlent l’ampleur du chantier à mener pour assainir le paysage médiatique sénégalais.

Vers un nouveau contrat entre l’État et les médias

Alors que les mutations technologiques et la prolifération des plateformes numériques bouleversent les pratiques journalistiques, cette réforme s’inscrit dans une logique d’adaptation aux réalités contemporaines du métier. Elle pose les bases d’un nouveau pacte entre les pouvoirs publics, les professionnels des médias et les citoyens.

RM.

RELATED ARTICLES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -spot_img

Le plus populaire

Commentaires récents