À Mbour, la colère gronde chez les petits commerçants. L’Association des Boutiquiers Détaillants du Sénégal (ABDS) dénonce une hausse jugée « injuste » de la Contribution Globale Unique (CGU), plus connue sous le nom de Patente.
Les membres de l’association pointent du doigt les pratiques des agents du fisc et menacent de fermer leurs boutiques si rien n’est fait.
« C’est une véritable asphyxie fiscale. On ne peut plus suivre », s’exclame Aliou Ba, président de l’ABDS section Mbour, joint au téléphone.
Selon lui, la Patente a augmenté de manière brutale de 25000f à 100000 sans concertation ni prise en compte des réalités économiques des petits commerces.« Le commerce de détail souffre déjà de la baisse du pouvoir d’achat. On vend peu, et on nous impose de payer plus », poursuit-il.
Pour rappel,la Contribution Globale Unique (CGU), ou Patente, est un impôt forfaitaire que paient les petits entrepreneurs. Elle regroupe en un seul paiement plusieurs contributions fiscales, dont l’impôt sur le revenu et la contribution des licences. Son montant varie en fonction de l’activité et du chiffre d’affaires déclaré.
Les boutiquiers ne s’en prennent pas uniquement à l’État. Ils accusent également certains agents de recouvrement de pratiques abusives.« Ils débarquent dans nos boutiques, souvent avec un ton menaçant. Ils ne veulent rien entendre, même quand on explique nos difficultés », témoigne M. Ba
Face à ce qu’ils considèrent comme une injustice, les commerçants brandissent une menace claire : fermer boutique.« Si l’État ne nous entend pas, nous allons cesser toute activité. C’est une mesure de survie », affirme Aliou Ba.
Une telle fermeture affecterait une bonne partie de l’économie locale, les boutiques de quartier étant au cœur de la vie quotidienne à Mbour.
« Nous voulons une révision des montants, des discussions franches avec les autorités fiscales, et la fin des pratiques de pression. L’impôt doit être juste », conclut le président de l’ABDS.
En attendant une éventuelle réponse de l’administration, la tension reste vive à Mbour, et l’ombre d’une grève plane sur les marchés.