Le Conseil constitutionnel camerounais a tranché. Ce mardi 5 août, l’institution a rejeté le recours déposé par Maurice Kamto contre l’invalidation de sa candidature à l’élection présidentielle du 12 octobre prochain. Le leader de l’opposition est donc officiellement écarté de la course à la magistrature suprême.
La décision est tombée comme un couperet pour le candidat du Manidem (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie), formation politique qui devait porter sa candidature après les incertitudes juridiques entourant son ancien parti, le MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun).
Le Conseil constitutionnel a estimé que le recours introduit par Kamto était « non fondé », confirmant ainsi l’invalidation prononcée le 26 juillet par le Conseil électoral. La décision est définitive, aucune autre voie de recours n’étant possible contre les décisions de cette instance.
Depuis plusieurs mois, la participation de Maurice Kamto à l’élection présidentielle était sujette à caution. Le MRC, qu’il a dirigé jusqu’à récemment, ne disposait pas d’élus en raison du boycott des élections municipales et législatives de 2020, ce qui compliquait sa capacité à investir un candidat.
Craignant une disqualification annoncée par le ministère de l’Administration territoriale, Kamto avait, en juillet, tenté un ralliement stratégique au Manidem. Mais cette tentative s’est heurtée à une double candidature au sein du même parti, une situation explicitement proscrite par le Code électoral camerounais.
Lundi 4 août, la veille de la décision finale, Maurice Kamto et ses avocats avaient présenté un plaidoyer de la dernière chance devant les juges constitutionnels. Ils ont tenté de convaincre le Conseil de la légitimité de sa démarche et de son attachement aux règles démocratiques. En vain.
Avec ce rejet, le principal opposant au président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans, ne participera pas à l’élection présidentielle de 2025. Un tournant majeur dans la vie politique camerounaise, alors que la compétition électorale s’annonce de plus en plus verrouillée.