Après une nuit globalement calme marquée par un couvre-feu instauré pour prévenir les débordements et les pillages, la capitale malgache a connu ce samedi une nouvelle journée de mobilisation citoyenne. Le collectif Gen Z Madagascar a de nouveau rassemblé des centaines de personnes dans les rues d’Antananarivo pour dénoncer la dégradation des conditions de vie et défendre les libertés fondamentales.
Le couvre-feu décrété dans la nuit de vendredi à samedi dans la plupart des grandes villes du pays avait pour objectif d’endiguer les violences et les pillages survenus en marge des précédentes manifestations. À Antananarivo, ce dispositif a permis d’assurer une nuit relativement calme avec une présence policière renforcée dans les quartiers sensibles. Aucune scène majeure de violence n’a été signalée selon les autorités locales.
Ce calme apparent a conduit les autorités à lever le couvre-feu dès samedi matin permettant aux habitants de reprendre une activité normale du moins en surface.
Malgré la levée du couvre-feu, la colère ne faiblit pas. À l’appel du collectif Gen Z Madagascar de nombreux citoyens principalement des jeunes, se sont rassemblés dans le centre-ville pour une manifestation pacifique. Portant pancartes et banderoles, les manifestants ont dénoncé les coupures répétées d’eau et d’électricité, qui affectent depuis plusieurs mois le quotidien de milliers de foyers à travers le pays.
Mais au-delà des revendications liées aux services publics, les manifestants ont également exprimé leur inquiétude face à l’érosion des libertés fondamentales citant des arrestations arbitraires des restrictions croissantes à la liberté d’expression et une répression de plus en plus visible des mouvements citoyens.
« On ne demande pas la lune. On veut juste pouvoir vivre dignement avoir accès à l’eau à l’électricité et pouvoir s’exprimer librement » a déclaré une manifestante.
De plus en plus structurée, la mobilisation s’organise autour de revendications précises : amélioration des infrastructures de base, fin des coupures prolongées, transparence dans la gestion des ressources publiques et le respect des droits civils.
Jusqu’ici, les autorités malgaches ont réagi avec prudence. Si le gouvernement a reconnu « des difficultés conjoncturelles » liées à la distribution d’eau et d’électricité, il n’a pas encore proposé de mesures concrètes pour répondre aux attentes des manifestants. Des appels au dialogue ont été lancés mais restent sans suite effective pour le moment.
Pendant ce temps, les manifestations pacifiques se poursuivent, dans un climat tendu mais déterminé. La société civile et les observateurs internationaux appellent à la retenue et à la mise en place d’un cadre de discussion pour éviter une escalade de la situation.
