Prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture, M. Bassirou Sarr, Directeur de Cabinet du ministre des Finances et du Budget, a mis en lumière les progrès remarquables réalisés par le Sénégal, notamment à travers le rapport d’activités 2024 de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).
« En matière de vigilance, 928 déclarations d’opérations suspectes ont été enregistrées, dont 83 % proviennent des banques et établissements financiers », a-t-il déclaré.
Il a également mentionné 42,7 millions de déclarations de transactions en espèces (DTE) dépassant le seuil réglementaire de 15 millions de FCFA, un chiffre en forte croissance, signe d’une culture de conformité qui s’ancre durablement au sein des institutions financières sénégalaises.
La CENTIF a également traité 2 172 demandes d’informations nationales et 45 demandes d’informations étrangères provenant de cellules de renseignement financier d’autres pays, démontrant la montée en puissance de sa capacité d’analyse et de production de renseignement financier de qualité.
De son côté, M. Edwin Harris Jr, Directeur général du GIABA, a alerté sur une hausse préoccupante de la criminalité numérique, citant notamment la compromission de courriers électroniques professionnels, les arnaques de type Ponzi et la fraude à l’argent mobile.
Ces nouvelles formes de criminalité sont désormais des vecteurs de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, exploitant les lacunes juridiques, les faiblesses institutionnelles et le manque de coordination entre les États membres.
« Nos lois, nos capacités techniques et nos systèmes de coordination doivent évoluer rapidement pour répondre à ces menaces grandissantes », a souligné M. Harris Jr.
Il a par ailleurs insisté sur l’importance d’intégrer les recommandations des études du GIABA dans les évaluations nationales des risques, ainsi que dans les stratégies de mise en œuvre de la loi dans chaque pays membre.
Face à cette situation, Cheikh Mouhamadou Bamba Siby a plaidé pour « une réponse forte, structurée et fondée sur la coopération régionale et l’entraide entre nos États », afin de mieux faire face à la sophistication croissante de la criminalité financière.
La représentante résidente de la CEDEAO, Mme Hafsat Bakari, a quant à elle salué les progrès accomplis par les pays membres en matière de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), tout en exhortant à poursuivre les efforts pour corriger les insuffisances identifiées.
Cette 43e réunion plénière du GIABA, tenue à Dakar, symbolise la volonté partagée des États membres de bâtir une Afrique de l’Ouest plus résiliente, plus transparente et mieux outillée face aux nouvelles formes de criminalité économique et financière.
Dans un contexte marqué par l’évolution rapide des menaces, cette rencontre régionale se veut un cadre stratégique essentiel pour renforcer les mécanismes de prévention, d’investigation et de coopération internationale.