Les familles victimes de cette prédation foncière inédite sont celles de Lamine Sané, Moussa Guèye « Thiat », Abdoulaye Oumar Ndiaye, Idrissa Seck et Ousmane Ndiaye. Elles citent également Abdoulaye Dia, patron de SENICO, comme receleur, l’accusant d’avoir acheté indûment une partie des terres (4,5 ha) au mis en cause.
« Nous dénonçons l’accaparement de nos terres, estimées à 22 ha, par le politicien et promoteur immobilier Ousmane Ndiaye. Profitant de sa proximité avec l’ancien couple présidentiel et l’ancien Directeur des Domaines Mamadou Mamour Diallo, il a opéré de manière frauduleuse dans notre département de Rufisque. Il s’est comporté comme un véritable tsar sur ces terres, semant un désastre foncier », tonne un des membres du Collectif des familles lésées.
Pape Mass Guèye renchérit : « La famille du doyen Moussa Guèye « Thiat », qui était attributaire de 76 ares 67 ca selon l’extrait de délibération 002/CR/SANG du 30 mars 1995, a vu ses terres vendues à « And Défar Tengédj ». Cette structure a ensuite cédé 4,3 ha à l’homme d’affaires pour un montant de 1 milliard 300 millions de FCFA. Ces familles disposent pourtant de délibérations en bonne et due forme, ces terrains ayant été acquis sous le régime socialiste. Il est urgent qu’on leur restitue leurs terres. »
Pape Mass Guèye rappelle également qu’un procès s’est tenu au Tribunal de Grande Instance de Dakar, au cours duquel ces familles ont vigoureusement dénoncé la spoliation dont elles sont victimes : « Ces manœuvres ne peuvent plus continuer. Le PDG du groupe SENICO a fait construire un mur sur un terrain qui ne lui appartient pas. Il doit répondre de ses actes en tant que receleur. Nous sommes dans un État de droit, et personne ne doit bénéficier d’une quelconque impunité, quelle que soit sa position. »
Il a par ailleurs rappelé que le doyen Moussa Guèye « Thiat » avait adressé une lettre, en date du 23 février 2014, au Cadastre pour la régularisation de ses biens fonciers. Or, Ousmane Ndiaye et ses complices ont attendu quatre années plus tard, soit en 2018, pour prétendre détenir des titres fonciers, en usant de faux documents. « Nous, nous avons nos avis favorables des services compétents (Cadastre, Urbanisme, Domaine). Comment ces terrains immatriculés peuvent-ils être attribués à d’autres ? » interroge-t-il.
Le Directeur du Cadastre, Aw, explique cette situation par un défaut de mise à jour de leur base de données, ce qui laisse planer des soupçons d’escroquerie. Pour les familles victimes, il est impératif que les nouvelles autorités interviennent sans tarder : « Nous lançons un vibrant appel au Président Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko. Ils doivent agir pour stopper ces brigands fonciers, ne serait-ce qu’au nom du principe du ‘Jub-Jubal-Jubanti’. »