Après une longue attente ponctuée de multiples reports, la justice sénégalaise a finalement ordonné la libération de Moustapha Diakhaté et Bachir Fofana. Une décision accueillie avec soulagement par leur avocat, Me El Hadji Diouf, qui n’a pas manqué de fustiger les lenteurs de la procédure.
S’exprimant devant la presse, Me Diouf a dénoncé une situation qu’il qualifie de « prise d’otage judiciaire ». Selon lui, les retards n’étaient pas dus à la complexité de l’affaire, mais aux perturbations causées par la grève des greffiers. « La justice ne peut être l’otage d’une crise administrative », a-t-il martelé avec fermeté.
L’avocat déplore que ses clients aient été maintenus en détention sans jugement, une situation qu’il juge injustifiable dans un État de droit. Bien qu’il se réjouisse de leur libération, Me Diouf refuse de parler de victoire : « Ce n’est pas une victoire, mais la fin d’une injustice », a-t-il affirmé.
Il appelle désormais à une réforme structurelle du système judiciaire, afin d’éviter que d’autres citoyens ne soient victimes de blocages administratifs ou de crises internes. Pour lui, cette affaire met en lumière les failles profondes de la justice sénégalaise et pose des questions cruciales sur l’indépendance des magistrats et le respect des droits fondamentaux.
« Ce n’est pas seulement une affaire d’avocats et de juges, c’est une affaire de démocratie », a conclu Me El Hadji Diouf.