À quelques semaines de l’élection à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), un tournant majeur vient de s’opérer : le Bénin a officiellement annoncé son soutien à Sidi Ould Tah, candidat mauritanien, infligeant un revers diplomatique à la candidature sénégalaise portée par Amadou Hott.
Cette annonce a été faite par Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État béninois chargé du Développement, à l’issue d’une visite à Nouakchott, où il a rencontré le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. « Le Bénin ne se contentera pas d’un simple appui symbolique. Nous allons activement mobiliser d’autres partenaires pour soutenir M. Ould Tah, dont la compétence et la vision pour la BAD sont reconnues », a-t-il déclaré à la presse.
Le soutien du Bénin s’ajoute à celui déjà confirmé de la Côte d’Ivoire, un acteur majeur de la région et pays hôte de l’institution panafricaine. Ces appuis renforcent la dynamique autour de la candidature de Sidi Ould Tah, ancien directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qui bénéficie d’une campagne structurée et portée par un comité stratégique dirigé par le Premier ministre mauritanien Mokhtar Ould Djay.
Face à cette montée en puissance, la candidature d’Amadou Hott, ancien vice-président de la BAD et ex-ministre sénégalais de l’Économie, semble en perte de vitesse. Malgré un lancement de campagne à Dakar en présence de plusieurs membres du gouvernement, l’élan initial paraît s’être estompé, ou du moins relégué à des démarches plus discrètes.
Cinq candidats sont en lice pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina, dont le second mandat à la tête de la BAD arrive à son terme. Outre Sidi Ould Tah et Amadou Hott, figurent dans la course Maimbo Samuel Munzele (Zambie), Tolli Abbas Mahamat (Tchad) et Bajabulile Tshabalala (Afrique du Sud), seule femme candidate.
L’élection est prévue pour le 29 mai prochain à Abidjan. À mesure que la date approche, les lignes diplomatiques se dessinent plus nettement, et la compétition s’intensifie autour de la direction de l’une des institutions financières les plus influentes du continent africain.