Le plan de redressement économique et social présenté récemment par le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye, baptisé « Jubbanti Koom », fait déjà l’objet de vives critiques. L’Alliance pour la République (APR), ancien parti au pouvoir entre 2012 et 2024, a vertement attaqué le dispositif lors d’un point de presse tenu ce jeudi, accusant le régime en place de creuser davantage les souffrances sociales au lieu de proposer des solutions structurelles.
Dénonçant un plan de matraquage fiscal, les responsables de l’APR estiment que le gouvernement s’emploie surtout à préserver son train de vie tout en transférant le poids de la transformation économique sur les couches les plus vulnérables. Selon eux, entreprises, ménages, agents publics, travailleurs du secteur privé, acteurs du monde rural et du secteur informel seront les premières victimes de mesures jugées « excessives ».
« Il s’agit d’une démarche non seulement injuste mais profondément hypocrite », ont asséné les cadres du parti fondé par Macky Sall, fustigeant ce qu’ils considèrent comme un plan d’austérité déguisé, qui ne ferait qu’aggraver la situation économique des Sénégalais.
L’APR pointe également un flou persistant autour de la répartition des ressources financières prévues sur les trois années de mise en œuvre du plan. Les recettes fiscales attendues, chiffrées à 4605 milliards de FCFA, seraient selon eux mal réparties et reposeraient sur des hypothèses irréalistes et une pression fiscale accrue.
Par ailleurs, le parti accuse le gouvernement de n’avoir apporté aucune preuve tangible au FMI concernant les supposés maquillages de comptes publics imputés à l’ancien régime. À leurs yeux, la suppression de subventions et des exonérations, combinée à l’élargissement brutal de l’assiette fiscale, traduit une orientation dangereuse, qui annonce une hausse généralisée des prix, notamment dans les secteurs des transports, de la téléphonie et de la consommation de base.
« Ce plan ouvre de sombres perspectives pour les populations, les entreprises et l’économie informelle. »
Enfin, l’APR estime que le plan “Jubbanti Koom” mérite lui-même un “redressement”, ironisant sur l’intitulé du programme gouvernemental en parlant d’un « cinglant jubbanti » à lui infliger.
Alors que le gouvernement cherche à convaincre de la viabilité de son programme, ces critiques de l’opposition viennent relancer le débat sur les priorités économiques du pays et les marges de manœuvre budgétaires réelles du nouveau régime.