Le phénomène des enfants en situation de rue reste un fléau persistant au Sénégal, malgré les efforts de l’État et des organisations de la société civile. À Kaolack, l’Association Nouvelle Vision de l’Éducation, de la Santé et de l’Action Humanitaire (ANVESH) vient d’apporter sa contribution à cette lutte avec l’inauguration d’un Daara internat moderne à Médina Baye, d’une capacité de 50 places, dédié aux orphelins.
Cheikh Thierno Ahmadou Diallo, président de l’ANVESH, rappelle les statistiques alarmantes : « Près de 150 millions d’enfants vivent aujourd’hui dans les rues à travers le monde, selon l’UNESCO. Au Sénégal, malgré la loi n°2005-06 interdisant la mendicité des enfants, plus de 100 000 enfants traînent encore dans les rues, selon un rapport d’Amnesty International. »
Dans cette dynamique, l’institution religieuse et sociale répond ainsi à l’appel du Premier ministre, exprimé lors du Conseil des ministres du 24 avril dernier, où il a réitéré la volonté ferme du gouvernement d’éradiquer ce fléau.
Le nouveau Daara comprend des dortoirs, un logement pour le maître coranique, un espace d’éducation, des bureaux administratifs et des toilettes modernes, pour un coût total de 6 millions de FCFA. « Depuis 13 ans, l’ANVESH a construit et équipé plus de 10 écoles coraniques dans la commune de Kaolack. En plus de l’éducation, nous distribuons des denrées alimentaires aux Daaras et avons offert des fauteuils roulants à l’hôpital régional El Hadj Ibrahima Niass », souligne M. Diallo.
Il insiste également sur la philosophie des fondateurs du soufisme sénégalais : « La mendicité, telle que pratiquée aujourd’hui, est aux antipodes de la vision des figures comme Cheikh Al Islam El Hadj Ibrahima Niass ou Mame El Hadj Abdoulaye Niass. Pour eux, l’apprentissage du Coran allait de pair avec les travaux champêtres, et la quête d’humilité, non avec l’errance et l’exploitation. »
Pour finir, le président de l’ANVESH adresse ses remerciements : « Nous saluons le soutien de nos partenaires sénégalais, gambiens et turcs. Mais nous lançons aussi un appel aux autorités, aux bonnes volontés et aux mécènes pour qu’ils nous accompagnent dans nos futurs projets. »