Serigne Saliou Ndiouroul Thioune, l’un des fils de feu Cheikh Béthio Thioune, sort de sa réserve pour réclamer publiquement sa part de l’héritage du guide spirituel des thiantacônes, décédé il y a six ans. Dans un entretien accordé à L’Observateur ce lundi, il dénonce la lenteur de la procédure de partage des biens et les difficultés financières auxquelles plusieurs enfants du marabout seraient confrontés.
À 43 ans, Serigne Saliou Ndiouroul explique vivre dans la précarité, partageant son quotidien entre ses deux épouses, l’une résidant au Sénégal et l’autre en Italie. Il confie même avoir exercé le métier de livreur (Thiak Thiak) avant d’être contraint d’arrêter à la suite d’un grave accident qui a failli lui coûter une jambe.
Un héritage partiel, mais insuffisant selon lui
Le fils de Cheikh Béthio reconnaît avoir déjà reçu certains biens : une voiture, deux parcelles à Touba et 4 millions de FCFA. Cependant, il estime que cela ne reflète en rien l’ampleur réelle de la fortune laissée par son père. Selon lui, Cheikh Béthio possédait de vastes terrains répartis dans plusieurs localités du pays, notamment à Diass, Mbour, Touba, Malicounda, Thiès, Saint-Louis, Louga, Casamance, entre autres.
« Je reste convaincu que le Cheikh était bien plus riche que cela », affirme-t-il, soulignant le manque de transparence autour du patrimoine du défunt guide religieux.
Un ultimatum lancé, la justice en ligne de mire
Face à cette situation qu’il qualifie d’injuste, Serigne Saliou Ndiouroul alerte les hautes autorités religieuses, notamment le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, et Serigne Cheikh Saliou Mbacké, pour intervenir et faire avancer la procédure. Mais il prévient : « Je donne un ultimatum qui expire lundi prochain avant de saisir la justice. »
Il se dit prêt à contester toute décision ou transfert qu’il jugerait illégal, y compris des opérations financières effectuées par son père durant ses derniers jours à Bordeaux. Il met également en garde ceux qui tenteraient, selon lui, de s’approprier des parcelles à Malicounda.
Un conflit familial latent
Cette sortie intervient sur fond de tensions déjà perceptibles, notamment le conflit foncier opposant l’un de ses frères, Seydina Saliou Thioune, à l’une des veuves de Cheikh Béthio, Sokhna Déthié Pène. Une situation qui, selon Serigne Saliou Ndiouroul, l’a poussé à sortir de son silence pour revendiquer ses droits.
L’affaire s’annonce complexe et pourrait, si elle n’est pas résolue à l’amiable, se retrouver devant les tribunaux dans les prochains jours.