Quatre ans après avoir pris le pouvoir par un coup d’État, la junte militaire dirigée par le général Mamadi Doumbouya a fixé au 28 décembre 2025 la date de la prochaine élection présidentielle en Guinée. L’annonce a été faite par décret présidentiel lu à la télévision nationale ce samedi 27 septembre.
Cette décision marque une étape cruciale dans le processus de transition amorcé par les autorités militaires depuis leur arrivée au pouvoir en septembre 2021. Elle intervient au lendemain de la publication des résultats officiels du référendum constitutionnel largement approuvé par la population guinéenne.
Selon les résultats communiqués par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) plus de 85 % des électeurs ont voté en faveur de la nouvelle Constitution. Le texte vise à restaurer un cadre institutionnel civil et démocratique et ouvre la voie à la tenue des élections présidentielle et législatives attendues depuis plusieurs années. La nouvelle Loi fondamentale introduit notamment une limitation du mandat présidentiel renforce le rôle du Parlement et prévoit la création d’une Haute Cour de justice pour juger les crimes économiques et politiques.
Depuis le coup d’État de 2021 la junte faisait face à une pression croissante tant interne qu’internationalepour organiser des élections et rendre le pouvoir aux civils. Après plusieurs reports et un flou persistant sur le calendrier électoral cette annonce constitue un tournant majeur dans la transition. Le gouvernement de transition s’est engagé à respecter ce calendrier. Des élections législatives devraient suivre courant 2026 selon des sources proches du ministère de l’Administration du territoire.
L’annonce de la date de la présidentielle est saluée avec prudence par les partenaires internationaux de la Guinée notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui avait suspendu le pays après le coup d’État.
La communauté internationale insiste désormais sur la nécessité de garanties concrètes pour assurer un scrutin libre, transparent et inclusif. Plusieurs acteurs politiques et de la société civile demandent également une ouverture du dialogue et la levée des restrictions pesant sur certains partis politiques.
La question reste en suspens : le général Mamadi Doumbouya sera-t-il candidat à la présidentielle ? La nouvelle Constitution n’interdit pas formellement à un dirigeant de transition de se présenter mais un tel choix risquerait d’alimenter les critiques sur une « transition de façade ».
Pour l’heure le chef de la junte n’a pas annoncé ses intentions. Ses discours ont souvent insisté sur la nécessité de « refonder l’État » et de « restaurer l’autorité de l’État » tout en promettant de ne pas confisquer le pouvoir.