La grève illimitée déclenchée depuis près de deux mois par les syndicats des travailleurs de la justice continue de perturber le fonctionnement des juridictions à travers le pays. Une situation qui inquiète au plus haut point le Conseil de l’Ordre des Avocats du Sénégal. Dans un communiqué publié ce lundi 4 août, l’institution alerte sur les conséquences directes de cette paralysie sur les droits des justiciables.
Réunis sous l’entente SYTJUS-UNTJ, les syndicats des travailleurs de la justice protestent notamment contre des conditions de travail jugées inacceptables et réclament une meilleure prise en charge de leurs revendications. Mais pour les avocats, les effets de cette grève dépassent le cadre syndical. « Cette situation paralyse le service public de la justice et porte gravement atteinte aux droits de ses usagers », affirme le Conseil de l’Ordre.
L’institution souligne plusieurs points critiques, notamment la prolongation des détentions préventives, l’aggravation du surpeuplement carcéral, les atteintes au droit à un procès équitable, ainsi que les impacts économiques d’un arrêt quasi total de l’activité judiciaire. Le Conseil rappelle que la continuité du service public de la justice est un impératif, et que son interruption prolongée compromet l’accès des citoyens à une justice efficace et équitable.
Tout en reconnaissant le droit de grève, constitutionnellement garanti, le Barreau estime qu’il doit être exercé dans le respect des droits fondamentaux et en tenant compte des obligations de l’État envers les justiciables. « Il incombe à l’État de garantir la continuité du service public, les droits des citoyens et l’autorité de la loi », insiste le Conseil dans son communiqué.
Le Barreau du Sénégal affirme avoir tenté plusieurs démarches pour favoriser un dénouement, sans succès jusqu’à présent. Il appelle l’ensemble des parties prenantes à faire preuve de responsabilité pour permettre une sortie de crise rapide et réaffirme sa disponibilité à contribuer activement au rétablissement du fonctionnement normal des juridictions.