mercredi, septembre 10, 2025
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Gora Khouma : « J’ai reçu un message vocal m’informant que la région de Kayes est désormais menacée, des terroristes qui y ont pénétré »

Le secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal, Gora Khouma, a donné des nouvelles des six routiers enlevés au Mali, tout en soulignant l’insécurité qui règne sur le corridor Dakar-Bamako. Selon lui, les attaques répétées des djihadistes, à une dizaine de kilomètres de la frontière sénégalo-malienne, rendent le trafic particulièrement périlleux.

Les six routiers sénégalais enlevés au Mali se portent bien physiquement, mais restent marqués par un traumatisme. « Ce n’est malheureusement pas un incident isolé », a indiqué Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal.

Selon lui, les djihadistes ont averti tous les transporteurs, quelle que soit leur nationalité, de ne pas convoyer du carburant vers le Mali. Toutefois, il a précisé qu’aucun Sénégalais n’exerce dans ce secteur : « C’est une activité réservée aux Maliens. Nos chauffeurs transportent d’autres types de marchandises. Mais d’autres nationalités passent par le Sénégal pour acheminer du carburant, et ce sont eux qui sont visés. »

Avertissement des djihadistes

Le syndicaliste s’est également alarmé de la situation préoccupante dans la région de Kayes, frontalière du Sénégal et en proie à des attaques répétées. « J’ai reçu aujourd’hui (hier dimanche) un message vocal m’informant que la région de Kayes est désormais menacée, avec beaucoup de terroristes qui y ont pénétré », a-t-il confié.

D’après les témoignages recueillis, ces groupes armés interceptent les voyageurs, fouillent leurs téléphones et leurs affaires. « S’ils ne trouvent rien de suspect, ils les laissent repartir, mais exigent qu’ils gardent le silence. Cela prouve que Kayes est devenue une zone à haut risque pour nos chauffeurs », a-t-il expliqué.

Face à cette menace, Gora Khouma a recommandé aux routiers d’éviter de conserver des vidéos ou messages compromettants sur leurs téléphones, car « c’est une précaution qui peut sauver des vies ».

Il a rappelé qu’après l’attaque de Diboli, une localité située dans la région de Kayes, il avait déjà conseillé aux routiers de ne pas franchir la frontière. « Mais beaucoup n’ont pas respecté cette consigne. Ils ont estimé qu’ils ne pouvaient pas interrompre leurs livraisons, car certaines marchandises sont destinées non seulement au Mali, mais aussi à la Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et à d’autres pays », a-t-il déploré.

Collaboration avec les autorités

Pour les transporteurs sénégalais, le transit par le Mali demeure incontournable. C’est pourquoi Gora Khouma insiste pour que l’État malien assure leur sécurité par le biais d’escortes militaires.

Dans un entretien accordé au quotidien L’Observateur du lundi 8 septembre, il a par ailleurs exprimé sa reconnaissance au gouvernement et à l’Armée du Sénégal pour avoir sécurisé les frontières et empêché que le chaos malien ne déborde sur le territoire national. Toutefois, il a insisté sur la nécessité d’une collaboration renforcée, qui passe notamment par le refus de convoyer des personnes suspectes et par la transmission systématique aux autorités de toute situation douteuse.

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