La gestion des surfinancements au Sénégal a récemment fait l’objet d’une attention particulière, mettant en lumière plusieurs anomalies qui soulèvent des préoccupations quant à la transparence et à la fiabilité des finances publiques.
Discordances dans les Reports des Surfinancements
Des écarts notables ont été observés dans le report des surfinancements d’une année à l’autre :
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2020 à 2021 : Un surfinancement de 54,71 milliards de F CFA a été reporté à 51,31 milliards de F CFA, soit une différence de 3,4 milliards de F CFA.
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2021 à 2022 : Un surfinancement de 238,24 milliards de F CFA a été reporté à 120,7 milliards de F CFA, entraînant un écart de 117,54 milliards de F CFA.
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2022 à 2023 : Aucun surfinancement de 35,4 milliards de F CFA n’a été reporté en 2023.
Ces discordances suggèrent des divergences significatives dans la gestion et le suivi des surfinancements, remettant en question la cohérence des données financières.
Utilisation Partielle des Surfinancements pour des Dépenses Non Budgétisées
Sur les 604,7 milliards de F CFA annoncés au titre du surfinancement, une partie a été utilisée pour des dépenses non prévues au budget, notamment :
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Remboursement de dettes bancaires.
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Secteur de l’énergie.
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Soutien à la consommation.
Cette utilisation partielle des surfinancements pour des dépenses non budgétisées soulève des questions sur la rigueur de la planification et de l’exécution budgétaire.
Décaissements Irréguliers Affectant la Trésorerie de l’État
Des décaissements irréguliers d’un montant total de 481,42 milliards de F CFA ont été effectués, laissant un reliquat de 123,28 milliards de F CFA. Ces irrégularités ont un impact direct sur la trésorerie de l’État, compromettant sa capacité à financer ses priorités et à maintenir une gestion saine des finances publiques.
Manquements dans la Gestion des Dépôts à Terme (DAT)
La Cour des Comptes a également relevé des manquements dans la gestion des dépôts à terme (DAT), notamment :
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Des anomalies dans les données relatives à l’amortissement, à l’encours de la dette publique et aux disponibilités bancaires.
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Une dette garantie non exhaustive.
Ces dysfonctionnements remettent en question la fiabilité des informations financières et la capacité de l’État à gérer efficacement ses engagements financiers.
Implications pour l’Économie Sénégalaise
Ces anomalies ont des répercussions significatives sur l’économie sénégalaise :
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Endettement accru : L’utilisation non conforme des surfinancements et les décaissements irréguliers augmentent la dette publique, limitant la capacité de l’État à investir dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et les infrastructures.
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Perte de confiance : Les incohérences et les irrégularités observées peuvent éroder la confiance des investisseurs et des citoyens dans la gestion des finances publiques, affectant ainsi la stabilité économique du pays.
Il est impératif que les autorités sénégalaises prennent des mesures correctives pour remédier à ces anomalies, renforcer la transparence et assurer une gestion rigoureuse des finances publiques.