Les forces israéliennes ont intensifié leurs bombardements dans la ville de Gaza au cours de la nuit de samedi à dimanche, ciblant les quartiers est et nord de l’enclave palestinienne. Selon des habitants, des avions de chasse et des chars ont pilonné les secteurs de Zeitoun, Shejaia et Sabra, détruisant plusieurs habitations et infrastructures, tandis que de violentes explosions secouaient également la ville de Jabalia, au nord.
L’armée israélienne a confirmé être de retour dans la région de Jabalia afin de démanteler les tunnels du Hamas et renforcer son contrôle sur ces zones. Elle indique que cette opération doit « permettre l’extension des combats à des zones supplémentaires et empêcher les terroristes du Hamas de revenir opérer dans ces zones »
Le gouvernement israélien a approuvé ce mois-ci un plan de prise de contrôle totale de la ville de Gaza, considérée comme le dernier bastion du Hamas. Cette offensive de grande ampleur n’est toutefois pas attendue avant plusieurs semaines, laissant une fenêtre de négociations aux médiateurs égyptiens et qataris pour tenter d’instaurer un cessez-le-feu.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a réaffirmé dimanche la détermination de son gouvernement : « La ville de Gaza sera rasée si le Hamas ne met pas fin à la guerre selon nos conditions et ne libère pas tous les otages. »
Alors que les frappes s’intensifient, une partie des civils tente de fuir la ville. Des familles transportent leurs biens à l’aide de voitures ou de charrettes, tandis que d’autres, faute de moyens ou par choix, refusent de partir.
« Nous ne partirons pas, même si nous sommes bombardés chez nous », affirme Aya, 31 ans, mère de huit enfants. « Nous avons faim, nous avons peur et nous n’avons pas d’argent. »
Mohammad, 40 ans, dit avoir dû fuir sa maison à de multiples reprises : « Aucun endroit n’est sûr, mais je ne peux pas prendre le risque de rester avec ma femme et mes filles. »
La situation humanitaire reste catastrophique dans l’enclave. Un observatoire mondial de la faim a déclaré vendredi que la ville de Gaza et ses environs souffrent officiellement de famine. Samedi, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que huit nouvelles personnes étaient mortes de malnutrition, portant le bilan total à 281 décès, dont 114 enfants, depuis le début du conflit.
Israël, qui conteste ces chiffres et accuse le Hamas de manipuler les données, affirme avoir accru les livraisons d’aide humanitaire depuis fin juillet.
Le conflit actuel a éclaté le 7 octobre 2023, lorsque des combattants du Hamas ont mené une attaque surprise dans le sud d’Israël, tuant environ 1 200 personnes et prenant 251 otages. L’offensive militaire israélienne qui a suivi a fait, selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 62 000 morts, majoritairement des civils. La quasi-totalité des 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza a été déplacée au moins une fois depuis le début de la guerre.
Alors que la pression militaire augmente, la communauté internationale continue d’appeler à une désescalade et à la reprise des négociations pour un cessez-le-feu durable.
