lundi, septembre 8, 2025
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Fin de la présence militaire française permanente au Sénégal : Le camp Geille officiellement restitué

Le camp militaire Geille de Ouakam, symbole historique de la présence militaire française au Sénégal, a été officiellement remis aux autorités sénégalaises ce jeudi 17 juillet 2025. La cérémonie, présidée par le général de corps d’armée Mbaye Cissé, Chef d’état-major général des armées sénégalaises, marque la fin d’une ère, celle d’une présence militaire française permanente dans le pays.

Organisée au camp Geille, l’une des plus anciennes installations militaires françaises en Afrique, la cérémonie s’est déroulée en présence du général de division Pascal Ianni, commandant du dispositif français pour l’Afrique. Une prise d’armes a été suivie de la lecture des allocutions des deux hauts responsables militaires, dans une atmosphère solennelle et respectueuse.
Le général Ianni a souligné que ce retrait s’inscrivait dans une dynamique voulue par les autorités françaises, mais également conforme aux attentes du gouvernement sénégalais. Il a insisté sur la volonté partagée de tourner une page, tout en maintenant un partenariat stratégique basé sur la coopération, la formation et le respect mutuel. « Ce départ ne signifie pas une rupture, mais une évolution vers un partenariat renouvelé, fondé sur la confiance, la souveraineté et des intérêts partagés », a-t-il déclaré.
Il a reconnu que maintenir une présence militaire là où elle n’était plus souhaitée aurait constitué « une erreur stratégique et politique », avant d’exprimer son optimisme quant à l’avenir des relations militaires franco-sénégalaises.
Le camp Geille, témoin d’un siècle d’histoire
Établi en 1920, le camp Geille a d’abord été une base aérienne majeure dans l’Empire colonial français, avant de devenir un site emblématique de l’Aéropostale et des premières escadrilles militaires en Afrique. Après l’indépendance du Sénégal en 1960, il a continué d’abriter une partie des forces françaises, dans le cadre d’accords de défense signés entre Dakar et Paris.
Jusqu’à sa dissolution en 2011, le camp servait de quartier général aux Forces françaises du Cap-Vert (FFCV). Les Éléments français au Sénégal (EFS), qui leur ont succédé à partir du 1er août 2011, avaient pour mission principale l’appui à la coopération militaire régionale, notamment à travers la formation des forces armées sénégalaises et d’Afrique de l’Ouest.

Le camp Geille est ainsi devenu un centre névralgique de la coopération militaire régionale, mais aussi un symbole d’une présence étrangère que certains considéraient de plus en plus en décalage avec les aspirations contemporaines des peuples africains.
Avec cette restitution, la coopération militaire entre la France et le Sénégal entre dans une nouvelle phase. Un accord signé le 18 avril 2012 avait déjà commencé à redéfinir les modalités de cette collaboration, en insistant sur la souplesse, le renforcement des capacités locales et la fin des bases fixes.

Pour sa part, le général Mbaye Cissé, chef d’état-major des armées sénégalaises, a salué cet acte comme un moment fort de souveraineté nationale, tout en réaffirmant l’importance d’un partenariat militaire équilibré avec la France.
« Le Sénégal retrouve la pleine maîtrise de cette emprise stratégique. C’est un moment historique, mais c’est surtout le début d’un nouveau modèle de coopération, fondé sur des projets concertés, une formation ciblée et un partage de savoir-faire », a-t-il expliqué.
Avec cette restitution, la coopération militaire entre la France et le Sénégal entre dans une nouvelle phase. Un accord signé le 18 avril 2012 avait déjà commencé à redéfinir les modalités de cette collaboration, en insistant sur la souplesse, le renforcement des capacités locales et la fin des bases fixes.

Le général Mbaye Cissé, chef d’état-major des armées sénégalaises, lui a salué cet acte comme un moment fort de souveraineté nationale, tout en réaffirmant l’importance d’un partenariat militaire équilibré avec la France.
« Le Sénégal retrouve la pleine maîtrise de cette emprise stratégique. C’est un moment historique, mais c’est surtout le début d’un nouveau modèle de coopération, fondé sur des projets concertés, une formation ciblée et un partage de savoir-faire », a-t-il expliqué.
Une tendance régionale de fond
Ce retrait s’inscrit dans un contexte plus large de redéploiement stratégique de la France en Afrique de l’Ouest et centrale. Après les départs du Mali, du Burkina Faso et du Niger, Paris privilégie désormais des partenariats à géométrie variable, sans installations permanentes, et misant sur la mobilité, l’expertise et la collaboration ponctuelle.

Ainsi, ce repositionnement stratégique répond aussi à une montée des critiques contre la présence militaire française sur le continent, alimentée par des mouvements souverainistes, une jeunesse en quête d’indépendance totale, et la volonté des États africains d’avoir un contrôle total sur leurs dispositifs sécuritaires.
Le retrait des Éléments français au Sénégal et la restitution du camp Geille tournent symboliquement la page d’un siècle de présence militaire continue. Mais les deux pays entendent maintenir des liens solides, à travers une coopération plus respectueuse des équilibres diplomatiques et des attentes locales.
« Ce camp, qui a vu naître tant de vocations militaires et abrité tant de parcours croisés, n’est pas seulement un site physique : il est une mémoire vivante de notre coopération. Il revient aujourd’hui au peuple sénégalais, avec dignité et confiance », a conclu le général Ianni.

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