lundi, juillet 21, 2025
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État civil au Sénégal : une révolution numérique pour que chaque citoyen ait une identité légale

Le Sénégal s’engage dans une vaste réforme de son système d’état civil, avec pour ambition de garantir une identité légale à tous, notamment dans les zones transfrontalières. Avec comme objectif : inclusion sociale, accès à l’éducation, et renforcement de la citoyenneté.

L’identification des citoyens est un pilier fondamental du développement. Dans plusieurs régions du pays, notamment les zones transfrontalières, de nombreuses personnes vivent sans existence légale : enfants sans acte de naissance, apatrides, individus avec des identités multiples. Ces situations fragilisent l’accès à l’éducation, à la santé, au droit de vote, et freinent les politiques publiques.

La digitalisation : un système centralisé et sécurisé
Face à cette urgence, l’Agence nationale de l’état civil a lancé une réforme de grande ampleur.

Au cœur de cette stratégie : un système numérique centralisé qui attribue à chaque citoyen un numéro unique d’identification. L’objectif : éviter les doublons, lutter contre la fraude, et garantir à chacun une identité de la naissance à la mort.
De plus, pour couvrir les zones non connectées, une application mobile spécifique a été développée. Elle permet aux agents communautaires, chefs de quartier, imams, personnels de santé, de déclarer les naissances via des tablettes connectées, avec transmission des données aux communes. Ce dispositif garantit la traçabilité des naissances même dans les zones les plus isolées.

Chaque année, des milliers d’élèves risquent d’être exclus des examens faute d’état civil. Pour répondre à cette injustice, l’agence collabore avec le ministère de l’Éducation pour recenser les élèves sans papiers, vérifier leur nationalité, et lancer des procédures de jugement supplétif via des audiences foraines. Une fois les documents obtenus, les élèves sont inscrits dans la base numérique, sécurisant ainsi leur parcours éducatif.
Imams, enseignants et parents en première ligne de la sensibilisation
Au-delà de la technologie, le succès de cette réforme repose sur la mobilisation communautaire. Une vaste campagne de sensibilisation est menée auprès des parents, des enseignants et surtout des leaders religieux, appelés à encourager l’enregistrement systématique des naissances, des mariages et des décès. « Baptiser un enfant, c’est bien. Le déclarer à l’état civil, c’est vital », rappelle Alioune Ousmane Sall, DG de l’agence de L’état Civil.

Une couverture nationale et une ambition internationale
Avec plus de 500 centres d’état civil déployés à Touba, et 400 communes déjà connectées, l’objectif est clair : atteindre l’enregistrement universel dans l’ensemble du pays. En parallèle, un travail est en cours pour intégrer les consulats sénégalais dans le système, afin de garantir une identité légale aux Sénégalais de l’extérieur.

Mais le défi dépasse les frontières. « Si nous digitalisons notre système mais que nos voisins ne suivent pas, le problème persistera », alerte Alioune Ousmane Sall, dg de l’agence de L’état Civil. D’où l’importance d’une coopération régionale pour harmoniser les systèmes d’identification.

A noter que l ’état civil ne se limite pas à un acte de naissance : c’est le socle de la citoyenneté, le point de départ des droits et des devoirs. Grâce à cette réforme, soutenue par le gouvernement et ses partenaires, le Sénégal s’approche de son objectif : zéro citoyen invisible. Un défi complexe mais essentiel pour bâtir une société inclusive, juste et tournée vers l’avenir.

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