La région de Saint-Louis fait face à une recrudescence inquiétante de la fièvre de la Vallée du Rift, une maladie virale à fièvre hémorragique transmise par les moustiques et les animaux infectés. Selon le dernier bilan présenté ce dimanche 28 septembre par le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Ibrahima Sy, 21 cas ont été confirmés sur les 112 prélèvements effectués, dont 7 décès enregistrés en une semaine.
Présidant une réunion du Comité régional de gestion des épidémies à la Gouvernance de Saint-Louis, le ministre a alerté sur la gravité de la situation. « C’est la première fois que nous enregistrons sept décès en l’espace d’une semaine. La situation est critique » a-t-il déclaré précisant qu’un cas grave est actuellement pris en charge à Podor tandis que 7 cas simples ont été notifiés, dont 6 guérisons.
Le ministre a indiqué que tous les districts sanitaires de la région sont affectés à l’exception du district de Pété. La propagation rapide de la maladie est en partie liée à la divagation des ruminants et à la prolifération des mares stagnantes qui abritent des vecteurs infectieux.
« La maladie ne connaît plus de frontières à l’intérieur de la région. Ce qui était auparavant localisé à quelques foyers est aujourd’hui disséminé à travers plusieurs zones rurales et périurbaines », a souligné Dr Sy.
Le ministre a lancé un appel pressant aux populations de Saint-Louis et d’autres régions pour donner de leur sang, face à une pénurie préoccupante de poches de sang au niveau régional. « Le sang est essentiel pour soigner efficacement les patients atteints de cette fièvre hémorragique » a-t-il plaidé.
Dr Sy a également insisté sur la nécessité d’une mobilisation citoyenne et communautaire pour endiguer la maladie. Il a appelé à une collaboration étroite entre les services de santé, les autorités administratives, les éleveurs et les populations pour identifier rapidement les cas suspects et limiter la transmission.
Parmi les mesures mises en œuvre figurent :
Le saupoudrage des mares contaminées et les pulvérisations intra-domiciliaires par la Brigade d’hygiène , distribution de moustiquaires imprégnées dans les zones à risque par le Programme national de lutte contre le paludisme; une communication de proximité pour sensibiliser les populations sur les symptômes, les modes de transmission et les gestes de prévention
S’adressant particulièrement aux éleveurs Dr Sy a recommandé d’éviter tout contact prolongé avec les mares et d’observer une hygiène rigoureuse lors de l’abattage des animaux. « Le contact avec le sang ou les sécrétions des animaux infectés est l’un des principaux modes de transmission. Il en est de même pour les piqûres de moustiques » a-t-il précisé.
Enfin le ministre a appelé à renforcer la surveillance à base communautaire estimant que le combat contre l’épidémie se gagnera en grande partie sur le terrain. Il a également plaidé pour une meilleure coordination interministérielle afin de répondre efficacement à cette crise sanitaire.