dimanche, juillet 13, 2025
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Drame de Cambérène : Sonko promet vérité et rupture dans la gestion du maintien de l’ordre

Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est finalement rendu à Cambérène, samedi dernier, après le décès tragique de Thierno Bâ et Lamine Dieng, deux jeunes morts dans des circonstances encore floues à la suite d’un contrôle de police. Accompagné du ministre de l’Intérieur Jean-Baptiste Tine et du Préfet de Dakar, Sonko a présenté les condoléances du gouvernement aux familles endeuillées et promis que toute la lumière sera faite sur cette affaire qui secoue le pays.

« Pas de protection, pas d’impunité »

Dans un climat tendu mais désormais plus apaisé, le chef du gouvernement a réaffirmé l’engagement du président Bassirou Diomaye Faye à faire éclater la vérité. « Si des fautes sont avérées, des mesures seront prises. Il n’y aura ni protection ni impunité », a assuré Sonko, insistant sur l’importance d’une enquête impartiale, déjà ouverte pour déterminer les responsabilités.

Face à la famille de Lamine Dieng, le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de restaurer la confiance entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations : « Les FDS sont là pour protéger les Sénégalais, pas pour les brutaliser », a-t-il martelé.

Inquiétudes et zones d’ombre autour des décès

Le porte-parole de la famille Dieng, Rane Guèye, a exprimé ses doutes sur les conclusions de l’autopsie, soulignant des incohérences constatées lors de la découverte du corps : « Lorsqu’il a été repêché, Lamine saignait encore, même pendant la prière mortuaire. Pourtant, l’autopsie affirme que le corps ne saignait plus. » La famille exige que ces contradictions soient prises en compte par les enquêteurs.

Vers une nouvelle doctrine du maintien de l’ordre ?

Ces drames ravivent les critiques sur les méthodes des forces de l’ordre. Le président Diomaye Faye lui-même a dénoncé la banalisation des décès lors d’interventions policières : « Une intervention ne doit jamais se solder par la mort de citoyens », a-t-il déclaré.

Dans ce contexte, le gouvernement semble décidé à amorcer un changement de doctrine. En Conseil des ministres, Sonko a exigé un audit complet et une révision de la formation des FDS. L’objectif : concilier fermeté dans l’application de la loi et respect strict des droits et de la dignité humaine.

Le Premier ministre a fixé au 30 novembre 2025 la date limite pour soumettre les conclusions de cet audit et les propositions de réforme.

Des funérailles sous le signe du deuil et de la colère maîtrisée

Les deux jeunes, Thierno Bâ (26 ans) et Lamine Dieng (28 ans), ont été enterrés mardi dernier au cimetière de Cambérène, dans une atmosphère lourde de tristesse et d’incompréhension.

Les déplacements rapides du président de la République et du Premier ministre dans les quartiers endeuillés traduisent la volonté de l’État d’éviter l’escalade et de restaurer le dialogue avec les citoyens. Mais au-delà des discours, les populations attendent désormais des actes concrets, tant sur la vérité autour de ces décès que sur la transformation profonde du maintien de l’ordre.

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