Lors de son intervention, M. Bâ a salué les efforts de l’État dans le secteur stratégique de l’agriculture, tout en insistant sur la nécessité d’une distribution équitable et de qualité des semences. « Le CNIA comportait beaucoup de défaillances. Dieu merci, au cours d’une rencontre entre les acteurs, des réformes majeures ont été apportées. Nous y avons été intégrés, et cela marque une avancée positive », a-t-il déclaré.
Le président de « Aar Sunu Moomel » a mis en garde contre la persistance de dysfonctionnements graves dans la chaîne de distribution, imputés en grande partie à des opérateurs véreux. « En 2024, nous avons relevé 7 tonnes 500 kg de sable dans les semences distribuées. C’est inacceptable », s’est-il indigné. Il appelle ainsi à une supervision plus inclusive du processus : « L’État ne doit pas écouter uniquement les opérateurs, mais également tous les acteurs concernés pour éviter les erreurs du passé. »
Bassirou Bâ n’a pas manqué de rappeler les alertes lancées depuis 2019 concernant les milliards investis dans le secteur agricole, sans impact significatif sur les paysans. « Nous avions saisi l’OFNAC, mais du côté du Parquet Judiciaire Financier, rien n’a encore bougé », déplore-t-il, appelant à un audit rigoureux de la destination réelle de ces fonds.
Avec une rallonge de 10 milliards FCFA pour l’année 2025, portant l’enveloppe globale à 130 milliards FCFA, le leader paysan insiste : « C’est historique ! Mais il faut veiller à une gestion rigoureuse. Les opérateurs doivent aussi respecter leurs cahiers de charges. »
Les membres de la plateforme, à l’instar de Mor Bâ de Malhem Thialène et Kab Touré de Mabo, ont salué le leadership engagé de leur président, soulignant son rôle moteur dans la défense des agriculteurs et des éleveurs.
Avec ce plaidoyer fort, « Aar Sunu Moomel » réaffirme sa volonté de rester un acteur incontournable du monde rural, vigilant et engagé pour que chaque graine semée porte réellement les fruits de l’espoir paysan.
