L’Alliance des Syndicats Autonomes de la Santé (ASAS) And Gueusseum ne désarme pas. Dans un communiqué publié le 24 juillet 2025, le collectif annonce un nouveau plan d’actions pour exiger la matérialisation des accords conclus avec les autorités, dénonçant des lenteurs préoccupantes et des engagements non tenus.
Le mouvement syndical revient sur le sit-in national du 17 juillet, organisé dans le cadre de son deuxième plan d’actions. Une mobilisation à l’écho mitigé, selon le directoire, qui note une faible participation dans certaines zones. Dans plusieurs régions, des agents ont opté pour une grève déguisée de quatre heures, affaiblissant ainsi la portée de l’action. Un comportement que l’ASAS juge contre-productif, appelant ses membres à plus de rigueur et de discipline dans l’exécution des mots d’ordre.
Malgré cette contre-performance partielle, des signes d’avancées commencent à apparaître. Le ministère de la Santé a lancé des ateliers techniques, notamment sur l’intégration des aides sociaux dans le corps des assistants sociaux, la révision de la formation des assistants infirmiers, et la mise à jour de la nomenclature des actes professionnels. Un autre atelier est prévu sur le statut des Centres régionaux de formation (CRFS). Autant d’initiatives saluées par And Gueusseum, qui y voit une première réponse à certaines de ses revendications.
Mais les motifs d’insatisfaction restent nombreux. Le collectif s’inquiète particulièrement du retard pris dans la signature du décret d’intégration des techniciens supérieurs de santé dans la hiérarchie A2. Il déplore aussi l’opacité autour des rallonges budgétaires prévues dans la Loi de finances rectificative 2025, destinées à l’augmentation des salaires des agents contractuels et des personnels des collectivités territoriales du secteur de la santé. Pour les syndicalistes, ces zones d’ombre sont autant de freins au dialogue social.
Le ton monte également contre le ministre des Collectivités territoriales, Moussa Bala Fofana, accusé d’avoir signé un « protocole de compromission » destiné à enterrer les revendications sociales en suspens. Une démarche vivement dénoncée par le directoire, qui rappelle son attachement à la transparence et au respect des engagements pris.
And Gueusseum salue cependant la mobilisation réussie à Ourossogui, marquée par la présence du président du directoire national, et le retour de deux figures du mouvement syndical, Amadou Lamine Sano et Youssou Diop, après trois années de retrait. Ces signaux renforcent la détermination du collectif, qui refuse toute radicalisation mais entend maintenir la pression.
Le troisième plan d’actions de l’ASAS s’étendra du 31 juillet au 23 août 2025. Il prévoit des assemblées générales régionales accompagnées de points de presse pour vulgariser la plateforme revendicative, des marches régionales organisées « à la carte », une grande marche nationale prévue le 21 août et une séance d’évaluation le 23. Dans un climat social tendu, And Gueusseum mise sur la mobilisation pour obtenir des actes concrets. Le syndicat se veut ouvert au dialogue, mais affirme qu’il ne restera pas passif face aux promesses non tenues.