Depuis le décès du fondateur Babacar Touré, la situation au sein du groupe ne cesse de se détériorer, affirment les signataires. Le journal serait aujourd’hui livré à une gouvernance unilatérale et improvisée, marquée par une concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne, sans aucun contrôle interne ni transparence.
Cette gestion solitaire est pointée du doigt comme étant à l’origine de la mauvaise prise en charge des salaires, avec plus de trois mois d’arriérés signalés, ainsi que d’une délitescence des prestations sociales. « Les travailleurs subissent, depuis plusieurs mois, de lourds retards dans le paiement de leurs indemnités et salaires », lit-on dans la lettre.
La lettre dénonce également une rupture totale avec la vision de Babacar Touré, notamment l’abandon de la politique de responsabilisation des jeunes instaurée en 2014, et l’écartement de collaborateurs expérimentés. L’absence de projet structurant et de cap stratégique est ressentie jusque dans les ressources humaines et la programmation éditoriale.
Les auteurs de la lettre vont plus loin, accusant la direction actuelle de violer les statuts juridiques de Sud Sarl, ainsi que les dispositions de l’Acte uniforme de l’OHADA relatif aux sociétés commerciales, qui garantissent un cadre de gouvernance pluraliste et équilibré.
Face à cette situation qu’ils jugent alarmante, les représentants des travailleurs appellent à une réforme urgente et en profondeur, basée sur un dialogue sincère entre le personnel, les actionnaires et les acteurs concernés. Ils en appellent à la famille de feu Babacar Touré et aux membres de l’Assemblée des associés pour préserver « l’héritage intact » du fondateur.
« Il y va de la survie de l’entreprise, de notre dignité en tant que travailleurs, et de la confiance de nos millions de lecteurs au Sénégal et à travers le monde », concluent-ils.