Au cœur du débat, la loi d’amnistie récemment adoptée, dont l’interprétation suscite des tensions entre les acteurs politiques et la société civile. Y’en a Marre, par la voix de son porte-parole Thiat, a exprimé son rejet catégorique d’une quelconque modification ou explication de cette loi. « Interpréter, expliquer, raccourcir, nous ne voulons rien de tout cela. La loi doit être abrogée. C’est ce que vous aviez promis aux Sénégalais, sinon vous aurez le peuple en face, Y’en a Marre en première ligne », a averti le leader du mouvement citoyen.
En réponse à cette mise en garde, Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Pastef, a dénoncé ceux qui, selon lui, prétendent parler au nom du peuple sans mandat électif. « Ces derniers temps, on entend beaucoup de personnes prétendre parler pour le peuple, mais quelle légitimité ont-elles pour le faire ? Nous, qui sommes élus, hésitons parfois à nous exprimer, alors que nous en avons pleinement le droit », a déclaré le député. Il a ajouté que le rôle du parlement est de légiférer dans l’intérêt du peuple et que personne ne peut menacer les élus en s’érigeant en porte-parole de la population sans légitimité électorale.
Ce bras de fer illustre une fracture grandissante entre les élus et une partie de la société civile. Alors que Y’en a Marre exige l’abrogation pure et simple de la loi d’amnistie, les députés de Pastef insistent sur leur droit à légiférer et à interpréter les textes de loi. La situation demeure tendue et pourrait influencer les prochaines décisions politiques du gouvernement.
Dans ce contexte de crispation, la question reste de savoir si un consensus est encore possible ou si le climat politique sénégalais s’orientera vers une confrontation plus directe entre les institutions et les mouvements citoyens.