Le marché Petersen, cœur névralgique du commerce populaire à Dakar, a été le théâtre d’une manifestation ce lundi matin. Plusieurs dizaines de commerçants ont exprimé leur colère face à ce qu’ils qualifient de « concurrence déloyale » imposée par les multinationales chinoises, dont la présence ne cesse de croître dans ce haut lieu d’échanges commerciaux.
Pancartes à la main, slogans scandés à l’unisson, les vendeurs dénoncent une situation qui, selon eux, met en péril leurs moyens de subsistance. « Nous ne pouvons plus rivaliser avec ces entreprises qui vendent à bas prix grâce à leurs moyens colossaux prècisent les manifestants.D’après eux elles occupent des espaces stratégiques du marché et attirent toute la clientèle », déplore Mamadou Diouf, commerçant depuis plus de vingt ans à Petersen.
Ils pointent du doigt une implantation qu’ils jugent agressive et déséquilibrée. Les produits importés, souvent vendus à prix cassés, concurrencent directement les marchandises locales ou issues du petit commerce, rendant la survie économique des détaillants de plus en plus difficile.
Face à cette montée de la grogne, l’Unacois Yessal, principale organisation de commerçants, apporte son soutien aux protestataires. Son secrétaire général, Pathé Ka dèclare « Nous sommes solidaires de nos membres. Il est urgent que l’État prenne ses responsabilités. Ce laisser-faire met en danger notre économie informelle. Les autorités doivent réguler l’activité des multinationales sur nos marchés pour préserver l’équité », a-t-il déclaré.
En attendant une réaction des pouvoirs publics, les commerçants du marché Petersen annoncent vouloir maintenir la pression. Certains envisagent même de durcir le mouvement si leurs revendications ne sont pas entendues dans les jours à venir.
