Lors d’une session du Parlement de la CEDEAO à Abuja, le député sénégalais Guy Marius Sagna a vivement dénoncé les dérives autoritaires au Togo et critiqué l’opacité de l’institution sous-régionale. Dans une vidéo de mauvaise qualité – conséquence, selon lui, de la suspension des retransmissions en direct depuis juillet 2024 –, Sagna s’est attaqué aux réformes constitutionnelles qui ont permis à Faure Gnassingbé de devenir Président du Conseil des ministres sans limitation de mandat.
Il a qualifié ces changements de « tripatouillage » destiné à pérenniser une dynastie familiale au pouvoir depuis 58 ans, interpellant publiquement les députés togolais présents et déplorant le silence ou la désinformation de certains d’entre eux.
Sagna a également évoqué l’agression du 29 septembre 2024 à Lomé, où des nervis auraient violemment attaqué la députée Kafui Adjamagbo-Johnson, des journalistes, des membres de la société civile et lui-même, en présence de gendarmes passifs. Il y voit une illustration flagrante de la répression et de l’impunité au Togo.
Enfin, il a vivement critiqué la CEDEAO, accusée de pratiquer la censure, de manquer de transparence, et de faire preuve de mauvaise gouvernance, soulignant que ses critiques ne peuvent plus être relayées librement depuis la suspension des diffusions publiques.