La session 2025 du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) s’est soldée par un taux de réussite national de 78,59 %, en nette progression par rapport à 2024 où il s’établissait à 73,94 %. Une amélioration de 4,65 points saluée par le directeur des examens et concours, Pape Baba Diassé, qui y voit le fruit des efforts conjoints des élèves, des encadreurs et des autorités éducatives.
Dans un entretien accordé au quotidien Le Soleil, M. Diassé a dressé un bilan « satisfaisant » de l’édition, mettant en avant trois facteurs principaux : la performance des candidats, le renforcement des dispositifs de sécurisation et l’introduction d’outils numériques. Il a par ailleurs souligné que les résultats n’ont souffert d’aucune irrégularité, grâce à un protocole de sécurité renforcé, allant de la reprographie à la levée des épreuves. À Dakar, des malles sécurisées avec cadenas codés ont été utilisées, et les corrigés n’ont été transmis qu’après chaque épreuve.
Malgré cette tendance générale positive, les résultats varient fortement selon les académies. Matam domine le classement avec un taux de réussite de 91,97 %, suivie par Kaffrine (89,96 %) et Saint-Louis (87 %). À l’opposé, Fatick ferme la marche avec 71,18 %. Ces écarts, selon M. Diassé, s’expliquent par l’efficacité des mécanismes locaux de pilotage de la qualité.
Interrogé sur la performance remarquable de certaines zones traditionnellement considérées comme défavorisées, le directeur relativise : « Le difficile, c’est le chemin. Il suffit d’un bon dispositif de pilotage pour inverser les tendances. » Un constat qu’il fonde sur ses précédentes expériences à Sédhiou, Rufisque et Thiès.
Au-delà des résultats, des réformes profondes se dessinent, dans le cadre de la refondation du système éducatif. L’entrée en classe de 6ᵉ devrait progressivement disparaître, même si l’examen du CFEE sera maintenu à court terme. « L’entrée en 6ᵉ n’a plus de pertinence pédagogique. Ce qu’il faut, c’est assurer la maîtrise des compétences dès le cycle élémentaire », a expliqué M. Diassé.
Concernant le BFEM, une refonte complète est envisagée. Trop long et trop lourd, l’examen devrait être allégé. Il s’étale actuellement sur dix jours avec 12 à 13 disciplines selon l’option, ce qui représente une charge excessive pour des collégiens de 16 à 17 ans. Le passage d’un tour à l’autre est également remis en question. « On donne un nouvel examen à tous les candidats, sans distinction de niveau. Ce n’est ni juste, ni rationnel », déplore-t-il.
Le ministère envisage donc de réduire la durée des épreuves ou d’accorder une place plus importante à l’évaluation continue. Une réforme logique, selon le directeur, puisque l’obtention du BFEM n’est pas obligatoire pour accéder en classe de Seconde : il suffit d’avoir la moyenne requise.