De retour du 4ᵉ Sommet sur le financement du développement à Séville, le président Bassirou Diomaye Faye a pris la parole, lundi soir, sur la RTS, pour réagir aux graves incidents survenus à Rosso et Cambérène, où des interventions policières ont causé la mort de plusieurs citoyens. Une allocution grave, marquée par un ton ferme et une volonté clairement affichée de faire toute la lumière sur ces événements.
« Les forces de l’ordre sont censées rassurer les populations et les protéger. Les interventions ne doivent pas causer la mort », a d’emblée rappelé le chef de l’État, visiblement affecté par les images largement diffusées sur les réseaux sociaux. Il a souligné que ces pertes en vies humaines ne sauraient être banalisées, appelant à une réponse rapide, rigoureuse et exemplaire.
Dans sa déclaration, le président Faye a insisté sur l’impératif de vérité et de justice : « Les enquêtes sont en train d’être menées en toute impartialité pour situer les responsabilités, quel qu’en soit le niveau. Des sanctions seront appliquées avec toute la rigueur nécessaire », a-t-il assuré, donnant instruction au ministre de l’Intérieur et au directeur de la police de produire rapidement un rapport circonstancié.
Les séquences vidéos ayant circulé sur les réseaux sociaux ont profondément choqué le président. Il dénonce notamment des « scènes insoutenables et inacceptables » dans le cadre d’une opération de police. « Aucune opération de sécurité ne peut justifier de telles pratiques », a-t-il déclaré, manifestement ému.
Le président s’est également insurgé contre l’usage de citoyens arrêtés comme boucliers humains, une pratique qu’il qualifie d’illégale et contraire aux règles d’engagement des forces de défense et de sécurité. « Cela ne saurait être toléré dans une République fondée sur l’État de droit », a-t-il martelé.
Enfin, il a conclu en réaffirmant sa volonté de rompre avec une culture de l’impunité : « Plus jamais la mort dans les commissariats ou à l’occasion d’interventions maîtrisables ne doit être considérée comme normale. »
Cette sortie présidentielle, saluée par certains défenseurs des droits humains, marque une rupture de ton et semble ouvrir une nouvelle ère de reddition de comptes dans la gestion des forces de l’ordre au Sénégal.