Le compte à rebours est lancé pour le Baccalauréat 2025, avec un total de 166.400 candidats inscrits, dont seulement 16 % issus des séries scientifiques. Un chiffre en recul par rapport à 2024 (16,62 %) et 2023 (16,39 %), qui alimente les préoccupations croissantes des autorités éducatives. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, a profité du lancement, hier, d’un atelier national de renforcement de capacités des présidents de jury, pour alerter sur cette tendance préoccupante.
Organisé dans les locaux du groupe scolaire Jean de La Fontaine à Dakar, cet atelier qui se déroule du 5 au 10 mai 2025, a pour but de garantir une organisation rigoureuse et modernisée de l’examen national. Sous l’égide de l’Office du Baccalauréat, les présidents de jury échangent pendant cinq jours sur le thème : « Gestion administrative et informatique d’un jury de Baccalauréat ».
Dans son discours d’ouverture, le ministre Abdourahmane Diouf a exprimé son inquiétude face à la désaffection des élèves pour les filières scientifiques. « Ces filières ne représentent que 16 % des effectifs en 2025, après avoir atteint 16,62 % en 2024 et 16,39 % en 2023. Un constat qui souligne la nécessité de renforcer l’attractivité des filières STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) chez les élèves », a-t-il déclaré.
Autre signal d’alarme : le recul constant du Baccalauréat technique, qui ne concerne que 2,07 % des candidats en 2025, soit 3.446 inscrits, contre 2,14 % en 2024, 2,19 % en 2023 et 2,28 % en 2021. Pour le ministre, cette diminution continue « constitue un frein au développement des compétences techniques nationales ». Il appelle à une remédiation systémique pour inverser la tendance.
Le directeur national de l’Office du Baccalauréat, Cheikh Ahmadou Bamba Guèye, a pour sa part souligné certains dysfonctionnements récurrents dans l’organisation des jurys, tels que les négligences dans le remplissage des rapports, les absences aux réunions d’harmonisation ou encore des incohérences entre les résultats transmis par e-mail et ceux sur clé USB. Il a mis en garde : « Ces erreurs de traitement dans une opération aussi cruciale que la validation des résultats d’examen peuvent nuire à la crédibilité de l’évaluation nationale. »
Pour M. Guèye, ce séminaire n’est pas une simple formalité, mais bien une étape essentielle dans une dynamique d’amélioration continue, face aux mutations numériques et aux exigences d’un système éducatif performant.
Les 166.400 candidats, dont 59,63 % de filles, seront répartis cette année dans 506 jurys, 387 centres principaux et 92 centres secondaires, avec 18 séries, dont 11 pour les filières scientifiques et techniques, et 6 littéraires. Le bon déroulement de l’examen dépendra, une fois de plus, de la rigueur et de l’engagement des présidents de jury formés cette semaine.
RM.