La loi d’amnistie sur les événements de février 2021 à mars 2024 continue de susciter de vives polémiques. Son abrogation partielle et/ou son interprétation par la majorité présidentielle ne fait pas l’unanimité et soulève de nombreux remous. Ainsi, les partisans d’Amadou Bâ (Pastef) risquent fort de se heurter à un obstacle de taille.
L’Alliance Sauver le Sénégal (ASS) exprime ses inquiétudes et dénonce avec fermeté ce qu’elle considère comme un entêtement autour d’une loi « diabolique et perfide », malgré les vagues de contestations qu’elle suscite. « Cette loi est contraire aux urgences du peuple, qui a aujourd’hui plus que jamais besoin d’unité et de la mobilisation de toutes ses filles et de tous ses fils pour faire face aux nombreux défis, notamment économiques », a déclaré Babacar Mbaye Ngaraf, porte-drapeau de l’ASS.
Il poursuit en rappelant que « les Sénégalais ont accordé une large majorité au Pastef pour qu’il exécute son programme de développement sans entrave. Il faut donc éviter toute tentative de détournement des objectifs fixés par le peuple pour des missions qui n’ont rien à voir avec cette loi, qui ressemble davantage à un règlement de comptes personnel », fulmine-t-il.
Pour le leader de l’ASS, le choix est clair : « Cette loi d’amnistie doit soit être totalement abrogée, soit être maintenue telle quelle. Si l’on peut pardonner à ceux qui sont soupçonnés d’avoir saccagé des biens publics et privés, incendié des bâtiments universitaires et brûlé vif des enfants, alors on doit aussi pouvoir le faire pour d’autres qui n’ont fait que leur travail de maintien de l’ordre et de sécurisation des personnes et de leurs biens. Pas d’abrogation partielle, pas d’interprétation biaisée ni de jeux de mots. »
L’Alliance Sauver le Sénégal conclut en lançant un appel solennel aux députés de la 15ᵉ législature : « Nous fondons un immense espoir sur vous pour un rejet catégorique de cette loi, en accord avec les engagements de rupture que vous avez pris devant Dieu et devant le peuple. Chers parlementaires, l’Histoire vous ouvre ses portes : entrez-y en honorables députés ou restez-en comme de regrettables dépités. Le choix vous appartient, mais l’Histoire, elle, retiendra. »