Le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT-Sénégal) est monté au créneau ce jeudi pour dénoncer avec vigueur l’arrestation de Moustapha Diakhaté, ancien député et figure bien connue du paysage politique sénégalais. Placé sous mandat de dépôt pour « offense au Chef de l’État », M. Diakhaté est accusé d’avoir exprimé des critiques jugées offensantes à l’égard des autorités.
Dans un communiqué au ton ferme, le PIT estime que les propos tenus par l’ancien parlementaire relèvent d’une opinion politique légitime, loin de toute infraction pénale. « Il n’a fait qu’exprimer un point de vue critique sur les attitudes des dirigeants du pays », rappelle le parti, qui voit dans cette arrestation un retour préoccupant aux réflexes liberticides.
Le PIT s’indigne de cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression, survenue à peine quelques jours après la clôture du Dialogue national sur les institutions, tenu du 28 mai au 4 juin. « Encore une arrestation d’opposant pour avoir exprimé une pensée critique ! » déplore le parti, qui dénonce la criminalisation des délits d’opinion et l’intimidation croissante des voix discordantes.
Le communiqué évoque également le cas d’Abdou Nguer et d’autres détenus politiques, appelant à leur libération immédiate. Le PIT souligne que dans un contexte de crise sociale aigüe marquée par une flambée des prix, une recrudescence du chômage, une pression fiscale sur les entreprises et une économie en berne faire taire les voix critiques revient à ignorer les vrais défis du pays.
Le parti de gauche rappelle que la liberté d’opinion est un droit constitutionnel et qu’aucune démocratie ne peut prospérer dans un climat de répression. Il exige non seulement la libération de Moustapha Diakhaté et des autres détenus pour délit d’opinion, mais aussi l’abrogation des lois pénales jugées liberticides, et la fin des pressions sur les journalistes, opposants et simples citoyens.
Alors que le Dialogue national appelait à l’apaisement et à la réconciliation, le PIT dénonce la persistance de pratiques autoritaires qui, selon lui, ne font qu’accentuer les fractures politiques et sociales.