Un atelier régional sur l’amélioration de l’accès aux financements climatiques pour les priorités agricoles en Afrique de l’Ouest se tient à Dakar du 29 au 31 juillet. Organisé par l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation (ARAA) de la CEDEAO, il vise à renforcer les capacités des États membres à élaborer des projets bancables et à mobiliser efficacement les ressources disponibles auprès du Fonds vert pour le climat.
Pour Mouhamed Zongo, directeur exécutif de l’ARAA, cette initiative s’inscrit dans une dynamique globale de lutte contre les effets du changement climatique. Il rappelle que le phénomène constitue une menace majeure pour le monde entier, et que de nombreuses actions ont été entreprises à l’échelle internationale, notamment à travers les Accords de Paris. La CEDEAO, à son niveau, s’emploie à traduire ces engagements en actions concrètes dans la région.
Dans cette perspective, l’ARAA a été accréditée auprès du Fonds vert pour le climat, notamment pour le renforcement des capacités. L’agence a élaboré un programme spécifique, adopté par le Fonds, et accompagne désormais les États dans l’identification et la formulation de projets susceptibles de recevoir un financement. Toutefois, l’accès aux ressources reste très limité. Sur un montant global de 239,8 millions de dollars destinés à soutenir les priorités agricoles des pays d’Afrique de l’Ouest, seuls 3,35 millions ont été décaissés, soit à peine 1,4 % du budget disponible. Un chiffre jugé extrêmement faible au regard des besoins réels des pays de la région.
Mouhamed Zongo insiste sur l’urgence de corriger cette tendance. Pour lui, le manque de projets bien structurés constitue l’un des principaux freins. C’est pourquoi l’atelier de Dakar a pour but d’outiller les participants afin qu’ils soient en mesure de concevoir des dossiers solides, conformes aux exigences des bailleurs. Il souligne également que des institutions comme la Banque mondiale et d’autres partenaires techniques soutiennent les démarches visant à permettre à la CEDEAO d’accéder à des enveloppes allant jusqu’à 250 millions de dollars par projet. Encore faut-il que les pays soient prêts à en tirer pleinement profit.
Le directeur exécutif de l’ARAA rappelle par ailleurs que l’implication de l’ensemble des pays de la région est indispensable à la réussite de cette mission. Des courriers ont été adressés à tous les États membres, sans exception. Si certains ont répondu favorablement, d’autres sont encore absents. Mais l’agence poursuit ses efforts de sensibilisation afin d’assurer une participation inclusive. Il affirme que l’Afrique de l’Ouest doit être considérée comme un tout, sans distinction entre les pays membres de la CEDEAO ou d’autres cadres comme l’AES. La Mauritanie, par exemple, est également concernée par les actions régionales menées dans le cadre de la coopération ouest-africaine.
Le changement climatique affecte durement les économies rurales, en particulier les systèmes d’élevage et de pastoralisme, qui occupent une large part des territoires de la région. Il devient donc impératif, selon M. Zongo, de repenser les approches, de renforcer la complémentarité entre les pays côtiers et ceux de l’intérieur, et de mutualiser les efforts pour faire face collectivement aux défis environnementaux. Il appelle à une véritable synergie régionale, fondée sur des objectifs communs et une solidarité active entre les États.
L’atelier, qui réunit des experts en climat, en agriculture et en financement, constitue une étape clé pour renforcer les capacités techniques des pays. L’ambition est de leur permettre, au-delà de cette session de formation, de soumettre des projets robustes au Fonds vert pour le climat, et ainsi de capter davantage de ressources pour appuyer leurs politiques agricoles face aux impacts du changement climatique.
