Ancien ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott n’est pas un inconnu dans les cercles financiers africains. Il a également occupé les fonctions de vice-président de la BAD en charge de l’Énergie et du changement climatique. À ce poste, il dit avoir augmenté de 150 % les opérations du secteur privé en seulement deux ans.
Premier directeur général du Fonds souverain d’investissements stratégiques du Sénégal (FONSIS), M. Hott revendique la création d’une institution performante avec un effet de levier remarquable : « De 1 à 20, voire 1 à 30 », a-t-il précisé. Cette capacité à attirer des capitaux privés constitue, selon lui, un atout central pour la gouvernance future de la Banque.
Cap sur une BAD plus agile, plus inclusive
Intervenant lors d’un débat organisé en avril dernier par la Brookings Institution à Washington, M. Hott a réaffirmé ses grandes orientations s’il est élu président de la BAD. Il propose une feuille de route axée sur l’autonomie économique de l’Afrique et sa résilience face aux chocs mondiaux. Parmi ses priorités : renforcer les partenariats avec le secteur privé dans les domaines clés tels que l’énergie, la santé, l’éducation et l’agriculture, mais aussi promouvoir la création d’emplois pour les jeunes et les femmes.
Le candidat sénégalais souhaite également moderniser les mécanismes de la BAD. Il envisage de simplifier les procédures, d’intégrer les technologies numériques dans les processus internes et de renforcer les capacités opérationnelles dans les pays membres. Pour améliorer l’efficacité de l’institution, il propose la création d’une vice-présidence exclusivement dédiée au secteur privé.
Des mécanismes innovants de financement
Conscient des contraintes budgétaires des États africains, Amadou Hott entend mobiliser des ressources additionnelles par des outils innovants : capital hybride, garanties, finance mixte, cofinancements stratégiques et réaffectation des Droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. Son objectif : augmenter la capacité d’intervention de la BAD tout en maintenant sa notation de crédit AAA.
Sans remettre en cause la stratégie décennale 2024-2033 lancée à Nairobi, le candidat affirme vouloir l’adapter aux réalités géopolitiques et économiques actuelles. « Les besoins de l’Afrique évoluent. Notre approche doit suivre le rythme », a-t-il déclaré.
Un profil taillé pour diriger la BAD
À quelques semaines du vote décisif, la candidature d’Amadou Hott suscite un intérêt croissant dans les milieux diplomatiques et économiques. Son expérience, sa technicité et sa vision réformiste en font un candidat sérieux pour succéder à Akinwumi Adesina à la tête de la BAD. En l’absence de confrontation directe avec ses concurrents à Abidjan, ses prises de position publiques et ses réalisations passées constituent désormais ses meilleurs arguments.