Les conseils de Madame Sophie Gladima, ancienne ministre des Mines et de la Géologie, ont déposé ce mercredi 18 juin une demande de mise en liberté provisoire assortie d’une main levée du mandat de dépôt devant la Haute Cour de justice. Cette initiative intervient après l’audition au fond de leur cliente, entendue par la commission d’instruction le mercredi 11 juin dernier.
Madame Gladima, par ailleurs maire de la commune de Joal, est incarcérée depuis le 21 mai 2025, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour détournement de deniers publics, pour un montant estimé à 73 millions de francs CFA. Les faits reprochés concernent l’exécution d’un projet financé par le fonds Force Covid-19, destiné à la construction d’un centre gravimétrique à Kédougou, qui n’a jamais été réalisé, bien que les fonds aient été intégralement versés au prestataire adjudicataire.
Dans un mémoire de onze (11) pages, les avocats de l’ancienne ministre font valoir plusieurs arguments en faveur de sa mise en liberté :Absence de mise en cause directe dans le rapport de la Cour des comptes, principal fondement de la procédure ; rôle strictement administratif limité à l’approbation des contrats, sans implication dans les opérations de décaissement ni dans la validation de l’exécution des prestations ; erreur juridique commise par la Cour des comptes, qui s’est fondée sur des dispositions abrogées du décret relatif à la comptabilité publique (articles 89 et 101), alors que le décret n°2020-987 du 23 avril 2020, en vigueur au moment des faits, ne contenait plus ces articles.
La défense de Madame Gladima rappelle par ailleurs que d’autres anciens membres du gouvernement, impliqués dans des affaires similaires, bénéficient de régimes de contrôle judiciaire ou de liberté provisoire, ce qui plaide, selon eux, en faveur d’un traitement équitable et non discriminatoire de leur cliente.
Les avocats de Madame Gladima réaffirment la présomption d’innocence qui entoure toute personne mise en cause dans une procédure judiciaire, et déclarent faire entière confiance à la Haute Cour de justicepour apprécier, en toute indépendance, le bien-fondé de leur requête.
Ils appellent au respect des droits de la défense et à une procédure équitable, conforme aux exigences de l’État de droit.