L’ancien Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Dr Cheikh Dieng, aura finalement l’occasion de faire entendre sa voix devant le tribunal correctionnel de Dakar. Initialement jugé par défaut, l’ancien responsable a réussi à obtenir le report du délibéré initialement prévu le 28 mai, conduisant à la réouverture des débats fixée au mardi 25 juin 2025.
Selon les informations rapportées par le quotidien Les Échos, Dr Cheikh Dieng compte pleinement tirer parti de cette nouvelle audience pour présenter sa version des faits dans le procès pour diffamation et propagation de fausses nouvelles qui l’oppose aux entreprises Vicas et Delta. Ces deux sociétés, qu’il accuse ouvertement de pratiques douteuses, réclament 200 millions de FCFA de dommages et intérêts, ainsi que la publication du jugement dans la presse.
Des accusations lourdes et des enjeux politiques en toile de fond
Lors de ses premières déclarations publiques, Dr Dieng a maintenu ses accusations, qualifiant Vicas et Delta de « lobbies téléguidés » par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye. « Tout ce que j’ai dit est vrai. Ces entreprises sont téléguidées pour dissimuler la prédation sur les marchés de l’ONAS », a-t-il insisté.
Pour étayer ses propos, il invoque un audit qui aurait mis en lumière des irrégularités financières estimées à 440 milliards de FCFA, un chiffre spectaculaire qui, s’il est avéré, pourrait bouleverser la perception de l’opinion publique sur cette affaire.
Une audience décisive en perspective
En l’absence du prévenu lors de l’audience précédente, le ministère public avait sollicité l’application stricte de la loi pénale à son encontre. La prochaine audience s’annonce donc cruciale, tant sur le plan judiciaire que politique. Elle pourrait marquer un tournant dans une affaire où se croisent enjeux économiques majeurs, soupçons de corruption, et luttes d’influence au sein de l’administration publique.
La comparution effective de Dr Cheikh Dieng le 25 juin est très attendue, autant par les acteurs du secteur de l’assainissement que par l’opinion nationale, curieuse de connaître les éléments de preuve qu’il compte produire.
