samedi, mai 24, 2025
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Affaire Fonds Force COVID : Amadou Mansour Faye et d’autres anciens ministres devant la Haute Cour de Justice

La justice sénégalaise entre dans une phase cruciale dans l’affaire de détournement présumé des fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19, plus connus sous le nom de Fonds Force COVID. Hier, jeudi 15 mai, l’ancien ministre du Développement communautaire et actuel maire de Saint-Louis, Amadou Mansour Faye, a été le premier à se présenter à la Division des investigations criminelles (DIC) pour récupérer son mandat de comparution devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice.

Beau-frère de l’ancienne Première Dame Marième Faye Sall, Amadou Mansour Faye ouvre ainsi la série des convocations dans cette procédure judiciaire exceptionnelle. L’affaire concerne plusieurs anciens ministres du régime du Président Macky Sall, dont les noms ont été mis en lumière suite à l’adoption, le 8 mai dernier, par l’Assemblée nationale, des résolutions de mise en accusation devant la Haute Cour de justice.

Selon la commission des lois de l’Assemblée nationale, Amadou Mansour Faye est notamment poursuivi pour des faits de surfacturation présumée évaluée à 2,7 milliards de francs CFA, dans le cadre de l’achat de riz destiné à l’aide alimentaire lors de la pandémie de Covid-19. Cette accusation porte un coup dur à l’image de l’ancien ministre, également maire de la ville historique de Saint-Louis.

Outre Mansour Faye, d’autres membres de l’ancien gouvernement sont également ciblés par cette enquête. Il s’agit notamment de Ndèye Saly Diop Dieng, ancienne ministre de la Santé, Aïssatou Sophie Gladima, ex-ministre de l’Énergie, ainsi que Moustapha Diop, ex-ministre des Mines et de la Géologie.

Dans le même temps, l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, fait face à des accusations sérieuses. Il lui est reproché d’avoir sollicité la somme de 250 millions de francs CFA auprès d’un promoteur, en échange d’un protocole d’accord relatif à la construction d’un centre de surveillance par bracelets électroniques, projet devant être réalisé sur un terrain affecté au ministère de la Justice pour la construction du tribunal de Pikine-Guédiawaye.

La commission des lois a retenu plusieurs chefs d’accusation lourds à l’encontre des mis en cause, dont : détournement et escroquerie sur deniers publics, blanchiment de capitaux, prise illégale d’intérêts, faux et usage de faux, corruption et association de malfaiteurs.

Cette affaire, qui a suscité une vive émotion dans l’opinion publique sénégalaise, marque un tournant dans la lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics au plus haut niveau de l’État. La Haute Cour de justice, désormais saisie, devra faire la lumière sur ces graves allégations, dans un contexte politique sensible.

Le pays retient son souffle, tandis que la justice engage la procédure pour garantir la transparence et la reddition des comptes, en particulier dans la gestion des fonds publics destinés à la lutte contre une pandémie qui a touché le monde entier.

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